Comment aider un enfant dysorthographique ?
Nos dossiers DYSORTHOGRAPHIE
- Comment aider un dysorthographique à surmonter ses difficultés ?
- Comment repérer la dysorthographie ?
- Déceler les troubles du langage écrit : les signaux d’alerte !
- Comment traiter la dysorthographie ?
La dysorthographie est un trouble persistant de l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe. Il affecte principalement l’apprentissage et l’automatisation de la correspondance phonème‑graphème.
La dysorthographie est un trouble de la famille des DYS, qui se manifeste par un défaut majeur dans l’acquisition et l’assimilation de l’orthographe. L’enfant qui en souffre éprouve de grandes difficultés à maitriser les règles orthographiques, ce qui entraîne une altération de l’écriture, aussi bien spontanée que dictée.
On peut distinguer deux types de dysorthographie :
- La dysorthographie de développement, qui est inné chez l’enfant ;
- La dysorthographie acquise, qui est due à un traumatisme.
Les causes
La dysorthographie est généralement la conséquence d’un trouble de l’apprentissage. Un enfant dyslexique, par exemple, souffre forcément de ce trouble de l’écriture. Cela dit, il existe également des cas isolés de dysorthographie sans dyslexie.
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La dysorthographie n’est pas un problème psychiatrique. Elle relève plutôt d’un trouble neurologique, mais il est encore difficile de préciser la cause exacte de cette maladie. Quoi qu’il en soit, toute comme la plupart des troubles DYS, elle n’est pas la conséquence d’un niveau d’intelligence inférieur.
Des études approfondies en neuropsychologie ont permis de réaliser de grandes avancées dans la compréhension du fonctionnement très complexe du langage humain. Elles mettent en évidence un dysfonctionnement de certains réseaux du système nerveux cérébral, responsable de la réception, de l’intégration et du traitement du langage aussi bien oral qu’écrit.
Les facteurs de risque
Dans la majorité des cas, la dysorthographie, au même titre que les autres troubles DYS, est favorisée par :
- des facteurs pathologiques tels que la prématurité, la souffrance néonatale, etc.
- des facteurs psychologiques ou affectifs qui provoqueront un blocage dans l’apprentissage fondamental : paresse, trouble de la motivation, etc.
- des facteurs génétiques provoquant une altération du système cérébral responsable de l’assimilation du langage écrit ;
- des facteurs hormonaux et des facteurs socioculturels : milieu défavorisé, famille peu scolarisée, etc.
Les différentes manifestations de la dysorthographie
La dysorthographie se manifeste par d’importantes erreurs de transcription, classées en 4 catégories :
- Les troubles de la transcription phonologique
- Les troubles du contrôle sémantique
- Les troubles morphosyntaxiques
- Les troubles du lexique orthographique
Les troubles de la transcription phonologique
C’est un déficit au niveau phonème et graphème, et résulte d’une difficulté, chez l’enfant, à associer un graphème à un son, c’est-à-dire à faire correspondre une unité sonore à une unité écrite, une prédisposition qui devrait lui être automatique. Ils se manifestent généralement par des erreurs auditives et visuelles répétitives, et ce, alors que l’enfant ne souffre pas de problèmes auditifs particuliers.
Ils se manifestent par :
- Une confusion entre les sons proches : « jirafe » pour « girafe ».
- Une assimilation des mots : « sante » pour « chante ».
- Une inversion des lettres : « setp » pour « sept ».
- Une substitution des mots par un autre mot de sens voisin : « chemin » pour « sentier ».
- Des erreurs de copie des mots : « chenile » pour « chenille ».
Les troubles du contrôle sémantique
Ce trouble dysorthographique se traduit par une défaillance sémantique, c’est-à-dire par une inaptitude à mémoriser les mots ainsi que leurs utilisations. Il en résulte chez l’enfant :
- Une confusion d’homophones : « mer » pour « mère ».
- Un découpage anarchique des mots : « unabit » pour « un habit ».
Les troubles morphosyntaxiques
Ces troubles se manifestent par une incapacité majeure à assimiler les règles grammaticales et syntaxiques. D’où :
- Une lacune au niveau des accords nominaux : « des chat » pour « des chats ».
- Une mauvaise assimilation de la conjugaison et des règles d’accords verbaux : « ils chante » pour « ils chantent ».
- Une mauvaise compréhension de la grammaire : « il a manger » pour « il a mangé ».
Les troubles du lexique orthographique
Ces troubles se traduisent chez l’enfant dysorthographique par des fautes d’orthographe même pour des mots familiers, souvent utilisés, et ce, malgré les répétitions. Ils s’expliquent généralement par un déficit au niveau de la représentation mentale des mots, c’est-à-dire une difficulté chez l’enfant à se mémoriser et à se représenter visuellement les lettres et les mots.
Il en résulte :
- Une omission de lettres : « fère » pour « frère ».
- Une confusion de lettres : « vrère » pour « frère ».
- Un ajout de lettres ou de syllabes : « frèire » pour « frère ».
Les symptômes de la dysorthographie
La dysorthographie se manifeste surtout par des problèmes au niveau de l’écriture et de la transcription, qui sont généralement lentes, irrégulières et maladroites.
Ces premiers symptômes sont décelables dès la petite enfance. Toutefois, quelques difficultés dans l’apprentissage de l’orthographe ne signifient pas forcément qu’un enfant en souffre. On parle de trouble dysorthographique lorsque les difficultés perdurent malgré les mesures prises pour y remédier.
Les symptômes en préscolaire
En maternelle, le trouble dysorthographique se reconnaît par :
Un retard persistant au niveau du langage oral ;
- Un vocabulaire pauvre et limité ;
- Une mauvaise compréhension des sons ;
- Un problème au niveau de l’orientation spatio-temporelle ;
- Un graphisme irrégulier et malhabile ;
- Une difficulté à mémoriser.
Les symptômes en primaire et en secondaire
Si le trouble n’est pas dépisté en préscolaire, chez l’enfant et l’adolescent, il se traduit par :
- Un retard important de la lecture malgré le passage en CP ;
- Une non-reconnaissance de lettres malgré leurs fréquences d’utilisation ;
- Une difficulté à recopier un texte ;
- Un pourcentage élevé de fautes d’orthographe ;
- Un écart important entre le raisonnement et les résultats à l’écrit ;
- Une incompréhension du sens des mots à la lecture ;
- Une calligraphie irrégulière et maladroite.
Le diagnostic de la dysorthographie
Le diagnostic de la dysorthographie est établi à partir d’un bilan orthophonique. Comprenant un test de conscience phonologique ainsi qu’un test visuo-attentionnel, celui-ci va permettre de déterminer la spécificité clinique du trouble, d’en mesurer sa gravité et évaluera les capacités du patient aussi bien sur le plan oral qu’écrit.
Il permettra également d’écarter tous problèmes éventuels pouvant causer les mêmes symptômes qu’un trouble dysorthographique :
- Une dyslexie ;
- Un problème moteur ;
- Un quotient intellectuel plus bas ;
- Un déficit de l’attention et de la concentration ;
- Un problème au niveau de la compréhension ;
- Un trouble psychologique primaire ;
- Etc.
Les examens supplémentaires à prévoir
Dans la mesure où la dysorthographie est un problème assez complexe, d’autres examens peuvent également être recommandés avant l’établissement d’un diagnostic officiel :
- Un audiogramme ;
- Un bilan orthoptique ;
- Un bilan psychologique ;
- Un bilan ergothérapeutique ;
- Un bilan neuropsychologique ;
- Un bilan neuropédiatrique.
Le patient peut également être amené à consulter un neuropsychologue. Une évaluation neuropsychologique permet en effet de déterminer les vraies difficultés du dysorthographique et de mieux orienter les traitements à adopter.
Le traitement
La rééducation orthophonique est obligatoire. Visant à remédier aux divers déficits causant la dysorthographie, et à aider l’enfant à surmonter ses difficultés, elle doit être réalisée le plus précocement possible, dès lors que le diagnostic est posé.
Ce type de traitement s’effectue de manière individuelle, car elle doit être adaptée en fonction des besoins de chaque patient. Sa durée ainsi que la fréquence des séances dépendront donc essentiellement de la gravité du problème. Mais en règle générale, un enfant dysorthographique devra avoir deux séances de rééducation par semaine.
Cette prise en charge consiste à :
- Aider le patient à acquérir des processus d’apprentissage, et ce, grâce à des techniques de visualisation notamment ;
- Remédier aux déficits de correspondance automatique entre le phonème et le graphème ;
- Apprendre les règles orthographiques à certains patients.
Les prises en charge supplémentaires
Une rééducation chez le graphothérapeute et le psychomotricien peut également s’avérer efficace. Ces prises en charge consistent effectivement à aider l’enfant à acquérir et à assimiler les gestes d’écriture qui ne sont généralement pas automatiques chez les dysorthographiques.
Les aménagements scolaires
Selon la loi du 11 février 2015, les enfants dysorthographiques bénéficient des mêmes avantages que les enfants handicapés dans le milieu scolaire et social. Cette loi stipule que :
- L’enfant devra être scolarisé dans un établissement pas nécessairement spécialisé, mais qui se trouve à proximité de son domicile ;
- Toute décision relative au « Projet Personnalisé de Scolarisation » pour l’enfant devra être conjointement prise par les enseignants et les parents ;
- L’enfant devra bénéficier d’un programme scolaire adapté à ses capacités, tout en prenant compte de ses besoins ;
- L’enfant devra bénéficier de l’égalité des chances, au même titre que les autres candidats, pendant les examens.
Les mesures scolaires
Pour améliorer la vie scolaire de l’enfant dysorthographique, ses parents peuvent avoir recours à :
- Une P.P.S ou Projet Personnalisé de Scolarisation, qui consiste à adapter l’emploi du temps de l’enfant ainsi que son programme scolaire en fonction de ses compétences et de ses besoins.
- Un P.A.P ou Plan d’accompagnement personnalisé, qui consiste à mettre en place un dispositif interne pour aménager un environnement adapté à l’enfant dysorthographique au sein de l’établissement scolaire.
Cp – Ce1 – Ce2 – Cm1 – Cm2 – 6ème
Vidéos pour en savoir plus sur la dysorthographie
Témoignage sur la dyslexie et dysorthographie