Un matin, votre enfant se prépare à se rendre à l’école et vous confie tout simplement qu’il ne veut pas y aller aujourd’hui. Il n’a jamais été paresseux, malgré son trouble DYS, mais là, d’un coup, l’air résigné et paniqué il vous demande de sauter l’école.
Vous avez beau l’encourager, le menacer ou le manipuler, mais rien à faire. Vous arrivez à le persuader quand même ? Cependant dès qu’il se trouve devant l’école, il fait une crise de panique exceptionnelle avec des larmes, des sanglots et même d’autres manifestations physiques plus violentes.
Vous décidez de le ramener à la maison, il se calme et vous promet que demain les choses reviendront à la normale. Toutefois, le lendemain la même scène se produit. Dans ce cas, il est très probable que votre enfant souffre d’une phobie scolaire.
Vous devez distinguer le refus scolaire de la phobie scolaire
Un enfant peut avoir peur de se rendre à l’école pour deux raisons : soit, il est atteint d’un refus scolaire, soit d’une phobie scolaire. Dans les deux cas, il peut s’agir de la conséquence d’un trouble de l’apprentissage !
Qu’est-ce que le refus scolaire ?
Le refus scolaire est une forme d’anxiété rencontrée par un enfant en raison de la pression que les études exercent pour lui. Des parents avec de trop hautes attentes, un environnement trop compétitif et d’importantes valeurs sociales attachées aux études peuvent tout simplement briser la motivation d’un enfant à étudier. Se sentant dans l’incapacité de répondre aux attentes, il est angoissé par l’école sans pour autant refuser de s’y rendre.
Qu’est-ce que la phobie scolaire ?
La phobie scolaire, quant à elle, exprime de façon externe l’angoisse de se rendre à l’école. Ici le problème de l’enfant n’est pas vraiment ses résultats scolaires, qui peuvent même être très bons, c’est le lieu lui-même qui lui fait peur. Au fond, il désire hardiment se rendre à l’école, mais sa peur l’en empêche, ce qui provoque des crises de panique assez violentes.
La compréhension et la bienveillance des parents : les clés pour y faire face!
Vous devez tout d’abord comprendre que votre enfant n’est pas un cas isolé et que des méthodes sont disponibles pour l’accompagner. En effet, la phobie scolaire peut toucher tous les enfants. Actuellement, jusqu’à 5 % des enfants sont concernés par cette peur et ce, qu’ils souffrent ou non de trouble DYS.
L’apparition de la phobie scolaire s’explique par le vécu de chaque enfant et sa personnalité. Néanmoins, nous avons isolé trois facteurs principaux de déclenchement :
- Les angoisses de la séparation durant la petite enfance, même si bien cachée, peuvent résulter plus tard en l’expression de cette phobie.
- Le risque de pertes des parents pour des raisons de santé est également à indiquer. Un enfant qui a récemment à assister au décès de l’un de ses proches aura peur d’en perdre d’autres. Ainsi, inconsciemment, il a besoin d’être présent pour surveiller et de s’assurer qu’il n’arrive rien à ses parents.
- Les traumatismes (moraux et physiques) que l’enfant subit à l’école ne sont pas à éloigner, par exemple des compagnons de classe turbulents et agressifs, les moqueries des autres face à son incapacité à lire, à écrire, etc.
Vous devez, dans tous les cas, vous assurer de montrer à votre enfant que vous êtes une base stable sur lequel il peut se reposer. Démontrez-lui que vous le comprenez et que vous l’accompagnerez malgré tout, quelle que soit sa situation. Informez-lui qu’il y existe des moyens pour vaincre cette phobie et que vous êtes prêts à le suivre dans chaque étape.
La phobie scolaire est, en effet, animée par la pensée qu’il est impossible pour lui d’échapper à la peur et de reprendre l’école. Ce qui peut l’entrainer dans un cercle vicieux : plus il ne va pas à l’école, plus il le redoute et plus il n’y ira pas.
Les conséquences sont graves, agissez vite !
La phobie scolaire doit être considérée comme un problème sérieux, et cela, quel que soit l’âge de l’enfant. En effet, il en va de la santé psychique et physique de l’enfant.
Prendre contact au plus vite avec un professionnel de la santé psychique est indispensable. Les actions engagées dépendront de l’évolution de la phobie, c’est pour cette raison que vous devez intervenir rapidement.
Certains facteurs déterminent une évolution rapide de la phobie ou son caractère plus ou moins difficile à traiter :
- Le niveau de scolarité : une phobie scolaire apparait souvent entre le début de la 6ème et le lycée. Plus elle apparaît tard, plus le traitement sera difficile. Dans certains cas, elle entraine une déscolarisation et une désocialisation, si les actions sont inefficaces.
- L’intensité de l’anxiété : le niveau de manifestation d’une phobie scolaire n’est pas le même pour chaque enfant
- Les troubles associés : la phobie peut entraîner une vraie détérioration de l’état psychique de l’enfant (trouble de l’estime de soi et dépression). De plus, la phobie peut entrainer l’intensification des maladies comme le diabète ou l’asthme.
Nos recommandations pour faire face à la phobie scolaire !
Dès que la phobie scolaire a été identifiée chez votre enfant, ne faites pas comme si de rien n’était, cela ne fera qu’empirer les choses. Parlez-en calmement avec votre enfant et contactez des personnes qui peuvent vous venir en aide.
Parlez-en aux spécialistes concernés !
Rendez-vous, au plus tôt, avec votre enfant chez un pédopsychiatre. Il pourra identifier si votre enfant souffre ou non d’une dépression. Il proposera une thérapie adaptée, redonnera confiance à l’enfant et cherchera les causes de ses traumatismes. Des thérapies cognitivo comportementales permettent ensuite au spécialiste d’établir avec l’enfant une stratégie de retour à l’école.
Il est important que vous entriez en contact avec les responsables de l’école. Ainsi, vous pourrez leur communiquer l’état de l’enfant et obtenir des informations et des conseils de leurs parts.
Il est également essentiel que vous en fassiez part à l’équipe pédagogique en charge de votre enfant dans son établissement scolaire s’il y en a, ainsi qu’au médecin qui le suit pour son trouble de l’apprentissage et finalement, à l’orthophoniste si votre enfant suit des séances de rééducation.
Ne cassez pas son lien avec l’école !
Collectez ses devoirs depuis l’école, afin qu’il sente qu’il est toujours un élève de l’établissement. Évitez surtout les cours par correspondance qui pourrait facilement l’isoler, mais faites plutôt appel à un professeur à domicile comme mesure « provisoire ». Il faut que l’enfant garde en tête qu’il va revenir à l’école.
Nous vous conseillons aussi de faire entre en jeu ses camarades de classe. Recueillez les dires des autres enfants sur comment ils trouvent son absence. N’hésitez pas à inviter ses camarades à la maison pour apporter des cours ou demander des nouvelles. Votre but sera d’éviter que votre enfant rompe ses liens avec l’école, se désocialise et s’isole.
Offrez-lui un environnement serein !
Ne culpabilisez pas, ne menacez pas et ne forcez pas votre enfant. Vous devez miser sur la compréhension et lui faire sentir que vous êtes toujours là pour lui. Cette attitude doit également être partagée par tous les membres de la famille : frères, sœurs, proches, etc.