À l’image de la dysorthographie et de la dysgraphie, la dyslexie est un trouble de l’apprentissage du langage écrit : il se manifeste par les confusions et les inversions des sons et des lettres, par des fautes d’orthographe et par une écriture, aussi lente qu’illisible. Au-delà de la prise en charge classique par l’orthophoniste, que diriez-vous de mettre votre enfant à la musique ? Explications.
Les apports de la musique sur la dyslexie enfin démontrés
Il y a quelques années, une équipe de l’INSERM a mis en lumière la corrélation entre dyslexie et musique : selon elle, les difficultés des enfants se situeraient davantage sur la restitution des sons à la lecture qu’au déchiffrage des lettres.
Sur ce postulat, elle a soumis un groupe d’enfants dyslexiques, âgés de 8 à 11 ans, à une cure d’apprentissage musical. Mené parallèlement aux exercices classiques d’orthophonie, ce « traitement » était dispensé en séances collectives, deux fois par semaine. Au bout de 6 mois, 60 % d’entre eux ont amélioré leurs compétences en lecture, au point de sortir des critères diagnostic de la dyslexie !
« Il y a véritablement un transfert de compétence au sein du cerveau, du rythme vers l’habilité à discerner les sons et donc à lire correctement. Et l’on peut imaginer que pour les enfants plus lents à progresser, le bénéfice de la musique devrait se poursuivre avec le temps » précise les chercheurs.[1]
La lecture, une affaire de rythme !
Sans être le traitement miracle de la dyslexie, la musique aurait donc un impact positif sur les compétences de lecture des enfants atteints de ce trouble de l’apprentissage. Leur écoute — notamment sur la production des changements de son — se fait de manière plus ludique et plus détendue. En chantant, ils parviennent à mieux segmenter les mots en syllabes…
Attention : si votre enfant ne développe pas d’appétence particulière pour la musique, il est inutile de le pousser dans cette direction. Cela ne ferait qu’ajouter aux difficultés liées à sa dyslexie.
Par contre, s’il est motivé, pourquoi ne pas explorer cette piste ? Pour l’équipe de l’INSERM, « les séances ne demandent pas d’expertise particulière de la part des professeurs et il existe des musicothérapeutes ou professeurs de musique, qui ont l’habitude de ces pratiques. Il faut juste du rythme ! L’enfant doit s’amuser et avoir envie d’y aller. Et le coût peut être assez modéré ». 1
Enfin, il faut savoir que la musique ne se lit pas de la même manière pour la batterie, le piano ou la guitare. Si votre enfant éprouve des difficultés avec l’un de ces instruments, peut-être n’en éprouvera-t-il pas avec l’autre ? Le mieux est de tester… Dans tous les cas, comme le précisent les chercheurs, « ces séances doivent venir en complément de l’orthophonie, qui n’a jamais été abandonnée pendant notre étude et qui reste un pivot de la prise en charge ».1
[1] Citation : https://www.inserm.fr/actualite/corriger-dyslexie-en-rythme/