En marge des actions menées pour la Journée nationale des DYS, la diffusion du documentaire allemand de Daniela Schmidt-Langels « La dyslexie, un trouble mal compris » vise à sensibiliser le grand public sur ce handicap invisible, aux lourdes conséquences, tant physiques qu’émotionnelles. Présentation de cette vidéo, encore disponible en replay sur ARTE.
Un documentaire parsemé de témoignages
Malgré sa première description par les ophtalmologistes, à la fin du XIXe siècle, la dyslexie demeure un trouble de l’apprentissage encore trop méconnu. Objet de nombreuses études, elle reste difficile à cerner, tant au niveau de ses causes (facteurs génétiques, environnement…), que de sa prise en charge.
Dans son documentaire « La dyslexie, un trouble mal compris », Daniela Schmidt-Langels interroge des profils de dyslexiques extrêmement variés, témoignant de leur parcours atypique et assurément compliqué : Pauline est une lycéenne de 16 ans, victime de harcèlement scolaire et de dépression à cause de son handicap ; Bodo Ramelow est un homme d’État, élu ministre-président de Thuringe, pour qui la rédaction d’une note manuscrite sur une lettre officielle ou de quelques mots sur un livre d’or, reste et demeure un calvaire, même à 67 ans ; diagnostiqué dyslexique tardivement, Daniel Britton est un graphiste britannique, qui a imaginé une police de caractères, pour offrir une représentation concrète de ses difficultés au grand public.
Un documentaire à l’écoute des chercheurs et professionnels de santé
Parallèlement, le documentaire de Daniela Schmidt-Langels s’intéresse au travail des chercheurs sur la dyslexie – notamment à la piste allemande liée au Thalamus. Jusqu’à récemment, le rôle de cette région sous-corticale, était limité à un simple relais des informations importantes au cortex. Or, des faits cliniques et expérimentaux, ont entraîné un changement de paradigme : le cortex et le thalamus coopèrent ensemble, pour réaliser des opérations cognitives importantes…
D’autres chercheurs explorent les symptômes de la dyslexie – notamment celui d’un déficit phonologique, afin de pouvoir détecter ce trouble avant même l’apprentissage de la lecture. Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS préconise, quant à lui, « une meilleure formation des enseignants, des orthophonistes, des psychologues et des médecins », afin d’aider les enfants dyslexiques à mieux vivre avec ce handicap.
Vers une meilleure reconnaissance de la dyslexie ?
Une large diffusion du documentaire de Daniela Schmidt-Langels doit contribuer à faire connaître la dyslexie – notamment à l’institution scolaire, au corps médical et à la société. Le premier objectif est d’enrayer les remarques désobligeantes, sur la soi-disant paresse des dyslexiques, voire leur manque d’intelligence, à cause du déchiffrement hésitant d’un texte ou d’une orthographe défaillante.
Ensuite, en attendant des avancées scientifiques significatives, il faut travailler au déploiement de stratégies de compensation, pour lever les difficultés au quotidien. À l’image des capacités de mémorisation exceptionnelle de Bodo Ramelow. Ce travail peut être mené aux côtés de professionnels de santé, tels que des orthophonistes, des ergothérapeutes, des graphothérapeutes, etc. Sans oublier l’apport des psychologues, pour les dimensions « estime de soi » et « confiance en soi » souvent mises à mal.