Malgré les avancées effectuées et les nombreuses explications données concernant le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, on ne connaît toujours les causes exactes de celui-ci. A ce jour malheureusement, bien qu’on soit capable de définir ses symptômes et d’en prévenir ses répercussions, aucun test scientifiquement ne permet aujourd’hui de diagnostiquer le TDAH, et ce, qu’il soit biologique, génétique ou psychologique.
Tout ce que l’on sait, c’est une le TDAH est dû à une anomalie neurobiologique. Quant à savoir à quoi cette dernière est due, le mystère reste entier ! Pourquoi ? Parce que plusieurs facteurs externes contribuent manifestement à renforcer les symptômes de ce trouble sans qu’on ne sache trop s’ils en sont les causes ou s’ils jouent tout simplement le rôle de stimulants.
Selon les scientifiques, au-delà des problèmes neurobiologiques, on retrouve également dans le TDAH un composant génétique considérable et éventuellement, une altération du cerveau à des degrés divers.
Les facteurs neurologiques du trouble du déficit de l attention
C’est aujourd’hui un fait indiscutable, le TDAH est dû à une anomalie neurologique complexe, mais difficile à identifier avec précision. Les recherches des dix dernières années ont effectivement mis en évidence un dysfonctionnement au niveau de deux transmetteurs cérébraux : la dopamine et la noradrénaline.
On observe chez les personnes hyperactives cette déficience au niveau de deux zones cérébrales : le lobe frontal dans un premier temps, qui se charge des fonctions supérieures, dont l’organisation et l’inhibition, qui sont justement déficientes chez les personnes souffrant de TDAH. Et dans un deuxième temps, le striatum, qui se charge des fonctions exécutives.
Un déséquilibre au niveau des échanges d’informations entre ces deux zones suffit à perturber sérieusement les fonctions du lobe frontal et provoquer les symptômes du TDAH, c’est-à-dire un déficit d’attention, une extrême impulsivité et de l’hyperactivité.
Le trouble déficitaire de l’attention, un problème cérébral
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité est indéniablement un problème cérébral. Des examens aux imageries cérébrales font effectivement état d’une différence considérable entre la taille et la structure de l’encéphale chez les enfants normaux et ceux, hyperactifs. Et ce, quelle que soit la tranche d’âge.
Selon ceux qui ont mené l’étude, les encéphales des enfants souffrants de TDAH sont 4 % plus petits que celles des enfants normaux. Il en va de même pour le noyau caudé, la matière grise temporelle et le cervelet. Or, ce sont ces zones cérébrales justement qui sont responsables de la concentration et de l’inhibition.
Dans la mesure où aucune différence n’a été remarquée au niveau du développement des encéphales des enfants, qu’ils soient hyperactifs ou non, on présume donc que l’anomalie serait liée à leur développement fœtal. La question est de savoir pourquoi et comment.
Des lésions cérébrales peut-être…
Les lésions cérébrales sont les théories les plus probables à ce jour. On remarque en effet que les enfants ayant subi un traumatisme au niveau du cerveau développent également des symptômes très semblables au TDAH.
Or, plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’une lésion cérébrale. Avant la naissance, c’est-à-dire pendant la grossesse, elle peut être causée par une intoxication à certaines toxines comme le plomb, l’alcool, le tabac, le formaldéhyde, la carence alimentaire, etc. Après la naissance, elle peut être provoquée par la prématurité, les complications au cours de l’accouchement, la méningite, l’encéphalite, les tumeurs ou un éventuel handicap mental.
Mais jusqu’ici, bien que plusieurs hypothèses soient proposées pour expliquer le problème, aucun n’a fait l’objet d’une étude scientifique spécifique visant à les confirmer.
Les facteurs génétiques du trouble du déficit de l attention
Il est impossible d’ignorer la composante génétique du TDAH dans la mesure où de nombreuses études scientifiques ont établi le lien entre l’hyperactivité et une déficience de gênes. Le hic, c’est que l’on n’est pas encore arrivé à déterminer de quelle gêne il s’agit.
Selon les chercheurs, l’hyperactivité ne touche pas qu’une seule gêne. Elle serait le résultat du dysfonctionnement de tout un ensemble de gênes, ce qui expliquerait pourquoi il est quasiment impossible d’établir une liste définitive des symptômes du TDAH, tant ils sont nombreux et variés. Il en résulte également les difficultés que l’on rencontre lors du diagnostic. C’est effectivement le caractère polygénique du TDAH qui rend son dépistage particulièrement ardu.
Sachant cela pourtant, dans la mesure où les gênes concernées ne sont toujours pas identifiées, il n’est pas encore possible de diagnostiquer ni de confirmer un diagnostic d’hyperactivité à partir d’un test génétique.
Les facteurs héréditaires du TDAH
Mais bien que les gènes responsables demeurent encore inconnus, l’on ne peut ignorer les propriétés héréditaires du trouble du déficit de l attention. Le fait est que les cas d’hyperactivité chez les parents du premier degré et les enfants ou entre les fratries sont particulièrement nombreux.
Selon les chiffres, une personne hyperactive, quel que soit son sexe, a 10 fois plus de risques de transmettre son trouble à son enfant. Une étude menée dans le domaine de l’adoption a permis ainsi de constater que les enfants TDAH adoptés étaient souvent nés de parent souffrant également du même trouble. De même, si un enfant est hyperactif, son jumeau a 90 % de l’être aussi.
Les facteurs environnementaux du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité
L’hérédité et la génétique ne sont cependant pas obligatoirement en cause. Les cas d’enfants hyperactifs sans qu’il n’y ait aucun antécédent parental ni familial sont également nombreux. Ce qui signifie que certains enfants ne sont pas hyperactifs dès leur conception, que l’hyperactivité est apparue bien après, ce qui explique qu’il soit né avec.
De nombreuses études ont prouvé que plusieurs facteurs environnementaux peuvent provoquer l’hyperactivité chez un fœtus à la base tout à fait normal :
- La consommation d’alcool, de drogues ou de certains médicaments pendant la grossesse par exemple, qui, selon des études, auraient pour effet de diminuer la sécrétion de dopamine et augmenteraient ainsi les risques de TDAH.
- Le tabagisme pendant la grossesse, qu’il soit passif ou actif, augmenterait le risque de mettre au monde un bébé hyperactif de 4 fois.
- L’exposition à certaines substances toxiques telles que les pesticides, le plomb ou le formaldéhyde pendant la grossesse augmentent également les risques de TDAH.
Les facteurs psychosociaux
Contrairement aux idées reçues, le trouble de déficit de l attention avec ou sans hyperactivité n’est pas dû à d’éventuels traumatismes affectifs ou psychiques. Il n’est pas dû à une mauvaise éducation, et bien moins à un manque d’affection. Elle n’est pas non plus le fruit de la paresse de l’enfant ou d’un manque cruel de motivation.
Cependant, toutes ces circonstances peuvent favoriser les symptômes de l’hyperactivité si elles sont fréquentes.
TDAH – Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité – TDAH