Le TDAH est un trouble moteur du à un dysfonctionnement neurologique provoquant des troubles cognitifs et éventuellement, une agitation permanente et une grande impulsivité. Méconnu, contrairement à la maladie de Parkinson qui est également due à des problèmes neurologiques et qui présentent quelques symptômes similaires, ce n’est pas une maladie d’où l’ignorance qui entoure sa spécificité et sa complexité.
Si le trouble déficitaire de l’attention n’est pas une maladie, qu’est-ce que c’est ? C’est un syndrome et accessoirement, un véritable handicap, car les souffrances psychiques, émotionnelles et sociales qu’il engendre sont réelles et invalident sérieusement celui qui en souffre.
Le trouble de l’attention, un handicap ? Faisons le point…
Qu’est-ce qu’un handicap ?
« Handicap est le terme générique qui désigne les déficiences, les limitations d’activité et les restrictions de participation », telle est la définition internationale délivrée par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Autrement dit, est considéré comme « handicap », tout facteur empêchant une personne de pratiquer les mêmes activités que les autres, de bénéficier des mêmes conditions et de profiter des mêmes chances face à une ou des situations similaires. Cette définition s’appuie donc sur trois dimensions :
- Les déficiences : qui définissent les altérations physiques, mais aussi mentales ;
- L’activité : qui définit les tâches à exécuter ;
- La participation : qui définit l’implication d’une personne dans une situation réelle précise.
Le trouble de l’attention est un handicap par définition
La loi du 11 février 2005 définit le handicap comme suit :
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une raison en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité entre tout à fait dans cette définition dans les mesures où ses symptômes ne sont pas dus à une déficience intellectuelle, mais bien à des problèmes neurologiques entraînant un dysfonctionnement cognitif. D’où les troubles de l’attention, les troubles de la mémoire, les troubles du langage…
Le trouble de l’attention a été reconnu comme tel par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) en raison du fait qu’elle invalide l’enfant touché sur plusieurs plans :
- Le plan moteur : l’enfant est incapable de se tenir tranquille. Il ressent constamment l’envie de bouger où qu’il soit et quoi qu’il fasse, ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses dans certaines circonstances.
- Le plan affectif : l’enfant est sujet à des troubles fréquents de l’humeur et est invalidé par son hyperémotivité/hypersensibilité. Anxieux, triste et présentant des risques élevés de dépression, il fait l’objet de rejets multiples de la part son entourage et a une très mauvaise image de lui-même.
- Le plan intellectuel : bien qu’intelligent, l’enfant ne peut pas faire ses preuves en classe, ne peut pas exploiter ses potentiels réels et ne peut pas prouver ses compétences. Son incapacité à se concentrer et donc à mémoriser rend l’apprentissage particulièrement ardu. Et cela se ressent dans ses résultats scolaires qui sont, malheureusement, catastrophiques.
Trouble de l’attention, l’intérêt d’une reconnaissance MDPH
Alors oui, accepter que son enfant soit handicapé n’est pas facile, d’autant plus s’il faut en plus demander que ce handicap soit reconnu ! Autant crier qu’il n’est pas comme les autres sur tous les toits !
Les avantages d’une reconnaissance du trouble de l’attention
Et pourtant… c’est vraiment ce qu’il faut faire ! Pour que votre enfant ne soit pas rejeté par les autres, pour que son entourage puisse le comprendre, vous parents, avez un devoir d’informations :
- Envers l’enfant lui-même ;
- Envers ses proches (frères, sœurs, etc.) ;
- Envers ses enseignants ;
- Envers la MDPH.
Envers l’enfant lui-même pour qu’il puisse comprendre sa différence et pour lui ôter le poids de la culpabilité qu’il ressent forcément face à ses multiples échecs scolaires.
Envers ses proches pour que les autres puissent également adopter un comportement plus adapté face à lui.
Envers ses enseignants pour que l’enfant puisse être mieux entouré, mais surtout pour que ces derniers puissent intégrer l’approche multidisciplinaire nécessaire à une bonne prise en charge de l’hyperactivité.
Envers la MDPH pour qu’il puisse bénéficier des mêmes chances que tous les autres élèves, même si cela implique la mise en place d’un aménagement scolaire spécifique ou d’un dispositif particulier, voire une aide matérielle, humaine et financière.
La procédure à suivre
Pour commencer, vous devez constituer le dossier de votre enfant. Celui-ci doit être composé :
- Du certificat médical confirmant le diagnostic, c’est-à-dire le trouble dont souffre votre enfant ;
- Du « Projet de vie », un document détaillant les souffrances ressenties par l’enfant à cause de son trouble et les aides dont ils pourraient bénéficier et que vous souhaitez qu’il bénéficie afin de contourner ou de compenser ses difficultés.
- De la demande d’aide financière, avec des documents prouvant les dépenses occasionnées par le TDAH en attachement (factures, devis, etc.), dans l’éventualité d’une prise en charge dans ce domaine également, si cela est nécessaire.
Une fois le dossier monté, il faudra le déposer auprès de la MDPH. Il sera alors examiné par une équipe de spécialistes multidisciplinaires dont le rôle est de déterminer la sévérité du trouble, d’évaluer les besoins du patient en conséquence et de monter un plan de compensation du handicap (PCH) en fonction des suggestions et des demandes formulées dans le « Projet de vie ».
Le passage devant la CDAPH
Ce PCH vous sera ensuite soumis et une fois que vous l’aurez validé, il sera remis aux mains de la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). C’est cette dernière qui décidera au final de la suite à donner à la requête : l’accepter ou la refuser !
En acceptant les demandes du PCH,
- Il reconnaît le handicap de l’enfant souffrant de trouble de l’attention et approuve l’attribution des aides, des prestations et des subventions demandées d’une part ;
- Il reconnaît et fait valoir les droits en matière d’orientation scolaire nécessaire à l’enfant dont le PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation).
Trouble de l’attention : que faire si la demande de reconnaissance est refusée ?
Si la CDAPH vous notifie que la demande a été refusée, vous avez trois recours :
- Lancer un recours gracieux ;
- Procéder à une demande de conciliation ;
- Avoir recours à la justice pour faire appel de la décision