Parmi la longue liste des prises en charge possibles pour aider l’enfant hyperactif à vivre confortablement avec le TDAH, on peut également citer « la rééducation neuropsychologique ». Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ? Est-ce que c’est efficace ? Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les intérêts de la neuropsychologie dans le diagnostic et le traitement de l’hyperactivité.
Le rôle de la neuropsychologie dans le traitement de l’hyperactivité
Les symptômes que l’on connaît aujourd’hui du trouble déficitaire de l’attention sont majoritairement comportementaux et propose une importante superposition avec de nombreuses manifestations cliniques. Dans le TDAH, on retrouve avant tout les symptômes cardinaux principaux : l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité. Mais on y retrouve également de nombreux symptômes associés tels que la déficience au niveau de la coordination motrice, du repérage dans le temps, du contrôle des émotions, de l’inhibition, de la régulation du niveau d’action, etc.
Pourquoi la neuropsychologie ?
Pourquoi la neuropsychologie dans le traitement de l’hyperactivité ? La neuropsychologie est une discipline de la psychologie médicale et donc, à la fois clinique et scientifique, qui étudie les relations existantes entre les fonctions cérébrales et les fonctions mentales. À partir de nombreux supports : l’examen anatomoclinique du cerveau, l’examen des fonctions cognitives et les imageries cérébrales fonctionnelles, elle examine le rôle joué par les substrats cérébraux sur la cognitivité humaine et subséquemment, le comportement.
Dans le cas du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, la neuropsychologie a pour rôle d’identifier le lien qui existe entre le cerveau et l’apparition de dysfonctionnement des fonctions cognitives et exécutives telles que la concentration, l’attention, mais également l’organisation et la planification des tâches.
L’évaluation neuropsychologique, une aide au diagnostic du TDAH
La neuropsychologie vise dans un premier temps à identifier les symptômes de l’hyperactivité chez le patient et parallèlement, à constater les difficultés rencontrées à cause du trouble. Grâce à une évaluation neuropsychologique, il permet également d’identifier le rôle joué par les composants neurologiques et psychoaffectifs dans l’aggravation des symptômes.
Le bilan neuropsychologique constitue donc une aide précieuse et essentielle dans la compréhension du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. À son issu, on peut déterminer avec exactitude les problèmes rencontrés par l’enfant. Il ne permet cependant d’établir un diagnostic et à lui seul, ne permet pas de confirmer un diagnostic posé en l’absence de profil psychométrique du TDAH, et étant donné la complexité et la pluralité de ses symptômes. Il permet néanmoins sa mise en évidence et peut être utilisée comme un outil supplémentaire, parmi tant d’autres, dans la confirmation du diagnostic.
Le rôle de l’évaluation neuropsychologique dans le traitement de l’hyperactivité
Le rôle de la neuropsychologie ne se limite pas à la mise en évidence des symptômes du TDAH. Le bilan neuropsychologique va, par la suite, utiliser les informations qu’il a récoltées à propos des difficultés rencontrées par l’enfant hyperactif pour définir les plans d’interventions les plus bénéfiques pour lui.
Le neuropsychologique va aussi émettre des préconisations thérapeutiques à l’adresse de son médecin traitant ou du professionnel médical qui l’accompagne, ainsi que des préconisations pédagogiques pour l’équipe éducative pour une prise en charge bel et bien personnalisée et par conséquent, efficace.
Jouant un rôle important dans l’orientation scolaire, il va constater et confirmer la nécessité de prendre des médications dans le cadre du traitement de l’hyperactivité. Et finalement, il va donner des conseils aux parents sur le comportement à adopter ainsi que sur les outils et les aménagements possibles pour une meilleure gestion de la vie de l’enfant TDAH au quotidien.
Comment la rééducation neuropsychologique comme traitement de l’hyperactivité ?
La rééducation neuropsychologique est avant tout une discipline qui vise, comme son nom l’indique, à rééduquer la neuropsychologie, c’est-à-dire les fonctions cognitives d’une personne. Dans le cadre du trouble déficitaire de l’attention, cette rééducation va avoir pour objectif d’apporter une amélioration au niveau de l’attention, de la concentration et de la mémorisation.
Comment ? En règle générale, pour traiter le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, la rééducation neuropsychologique va utiliser trois stratégies :
- La stimulation
- Le conditionnement comportemental
- Les stratégies de compensation
La stimulation comme traitement de l’hyperactivité
La première stratégie de rééducation consiste à stimuler les capacités d’attention et de concentration de l’enfant hyperactif grâce aux encouragements, à des feed-back, à des exercices de répétition, mais également par l’utilisation de nombreux supports comme l’ordinateur.
Il s’agit donc d’une méthodologie rigoureuse qui favorise l’amélioration individuelle du patient, et ce, grâce à diverses techniques plus ou moins complémentaires qui commence par une condition de non-entraînement, un réentraînement avec des supports informatiques, un réentrainement suivi d’un feed-back pour terminer par un retour à la condition de non-entraînement.
Les supports utilisés au cours du traitement : le transcodage de symboles, le barrage de lettres, les mesures de TRC, l’échelle de comportement attentionnelle, etc.
Le conditionnement comportemental pour traiter le TDAH
Le conditionnement comportemental est nécessaire dans la mesure où les troubles comportementaux sont très fréquents chez les enfants hyperactifs. Il vise également à apporter des solutions concrètes en réponse à ses problèmes précis.
Pour améliorer les capacités de concentration pendant la lecture et ainsi, diminuer les éclipses attentionnelles durant cette activité, le conditionnement comportemental propose des exercices quotidiens de lecture, d’abord courte puis de plus en plus longue. Et ce, en essayant de réduire progressivement la fréquence et la durée des éclipses. Une fois ces dernières supprimées, il s’agira par la suite d’habituer l’enfant à une lecture concentré malgré les stimuli extérieurs. Son entraînement consistera alors à lire avec un bruit de fond distracteur par exemple.
Le conditionnement comportemental vise également à renforcer ou à restaurer la confiance en soi de l’enfant TDAH. Dans la mesure où il est souvent confronté à l’échec en effet, il a tendance à adopter une très mauvaise image de lui-même. Par des techniques de reconnaissance et de récompenses, la rééducation neuropsychologique vise à corriger cela.
Les stratégies de compensation
Les stratégies de compensation sont souvent indispensables, car elles visent à offrir à l’enfant handicapé un environnement plus adapté à son handicap. Cette technique consiste ainsi à mettre en place des techniques visant à compenser ses déficiences comportementales, mais également les difficultés qu’il rencontre quotidiennement à cause du TDAH.
TDAH – Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité – TDAH