La dyslexie, un trouble fréquemment retrouvé chez les enfants, se présente comme un dysfonctionnement cérébral ou psychique dont les répercussions sont souvent retrouvées dans le langage et l’écriture. Elle conduit à une inversion des données provoquant le trouble du développement du langage écrit et une sérieuse difficulté pour les enfants dans l’acquisition de la lecture et de l’écriture.
Cette maladie se manifeste sous trois formes, à savoir la dyslexie phonologique, connue également sous l’appellation dyslexie dysphonétique, la dyslexie de surface ou dyslexie lexicale/dyséitique et enfin la dyslexie mixte.
La dyslexie phonologique est la plus courante des trois citées. En effet, elle touche près de 70 % des enfants et se caractérise par un problème d’assemblage, ou plus ou moins, l’incapacité à utiliser la voie phonologique. Si votre enfant est touché par ce trouble spécifique, vous trouverez dans cet article tout ce dont vous devez savoir concernant par ce handicap.
Qu’est-ce que la dyslexie phonologique ?
La dyslexie phonologique est la forme la plus fréquente de la dyslexie. Les enfants atteints de ce trouble trouvent beaucoup de difficultés à analyser les mots. En effet, il leur est difficile d’orthographier et de lire des pseudo-mots, mais également de différencier et de mémoriser des sons correspondant aux syllabes. Elle se manifeste en raison de plusieurs origines.
Les troubles cognitifs à l’origine de la dyslexie phonologique
Plusieurs années de recherche, en France comme à l’étranger, ont été effectuées afin de découvrir les origines de la dyslexie dysphonétique. Les diverses analyses, en majeure partie effectuées par le Dr Pierre Debray-Ritzen, ont prouvé que cette dernière pouvait être d’origine génétique. En effet, pour une fille, la probabilité d’antécédents familiaux de dyslexie atteint les 17 %. Pour un garçon, le risque que son père soit dyslexique est de 40 % et sa mère de 35 %. Les généticiens ont découvert une fréquence élevée d’aspects anormaux de certains chromosomes.
Les analyses du Dr Isi Beller ont quant à elles prouvées que la dyslexie phonologique remonterait aux étapes originelles de l’acquisition du langage.
Les symptômes permettant de tracer la dyslexie phonologique
Les caractéristiques les plus notables sont les confusions sonores et visuelles entre les graphies des lettres et les syllabes inversées. La dyslexie phonologique, qui se trouve être un handicap sérieux, empêche l’enfant de segmenter proprement le langage. Pour l’enfant dyslexique, les graphies s’avoisinent et forment un axe symétrique entre ceux horizontal et vertical.
On lui trouve des difficultés dans la concentration et la mémorisation, étant donné qu’il se sent perdu dans une nébuleuse de sons et de signes et qu’il perd peu à peu ses connaissances au niveau des règles de la grammaire. L’enfant dyslexique confond même fréquemment le haut et le bas ainsi que la droite et la gauche. Il fait également preuve d’un manque de rapidité dans les tâches qu’il effectue et n’arrive plus à s’organiser. L’accumulation des échecs et le sentiment de lassitude qui augmentent au fil du temps se traduisent chez lui par le décrochement et l’isolement.
Comment se manifeste la dyslexie phonologique ?
La dyslexie phonologique atteint les voies phonétiques directes ou d’assemblage. Elle se manifeste chez l’enfant par des difficultés dans la lecture et dans l’écriture.
Au niveau de la lecture
L’enfant montre une grande difficulté à déchiffrer les mots nouveaux et les logatomes, on peut dire qu’il ne montre aucun signe d’automatisation des conversions graphèmes-phonèmes. S’il est atteint de paralexie verbale, au lieu de lire le mot « bergerie », il dirait « berger ». Dans le cas d’une paralexie sémantique, il confondrait ruisseau et rivière. L’enfant atteint de dyslexie phonologique pourrait également subir des confusions phonémiques. Celles-ci l’amèneraient à inverser les mots (labavo pour lavabo), à oublier des lettres (abre au lieu de arbre) ou à en rajouter (à titre d’exemple, plaquet pour paquet).
Cette faiblesse dans le décodage des mots pourrait être causée par le non-accès à la signification du texte lu, au raisonnement inférentiel et à la représentation mentale. Elle peut être diminuée dans l’utilisation massive de voie sémantique.
Au niveau de l’écriture
Un enfant atteint de dyslexie phonologique commet des erreurs non phonologiquement plausibles. En effet, le mot qu’il écrit ne correspond pas à la forme sonore qu’il annonce. À la vue des mots « expliquer », « soucoupe » ou « sévère », il dirait « expier », « sucoupe » ou « céfaire ».
Exemple :
Il faut noter au tableau → Il fot noté au tato.
Il comprend nos difficultés → Il comprent no tificulté
On retrouve souvent des erreurs phonologiques et des difficultés dans la copie chez les enfants dyslexiques.
Autres manifestations
Le lexique orthographique des dyslexiques au niveau phonologique est très faible, ce qui provoque la dysorthographie phonétique chez l’enfant. Il aura également des difficultés au niveau du langage oral, qui peut être irradié par la répétition des mots, la pratique d’un langage spontané, la dénomination et l’apprentissage de nouvelles formes sonores. L’handicap provoque également une gêne dans diverses tâches cognitives, celle-ci peut cependant être gommée par l’application du calcul mental, la compréhension orale et écrite, etc. L’enfant pourrait également présenter de faibles capacités métaphoniques.
Comment traiter la dyslexie phonologique ?
Il est préférable de repérer la dyslexie dysphonétique chez l’enfant dès la classe de maternelle, au moment de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. S’il est mal pris en charge, le handicap pourrait se développer avec le temps provoquant l’altération de l’avenir de l’enfant. Le meilleur moyen de rétablir ce trouble du langage est la rééducation orthophonique. Si le handicap persiste, la première chose à faire est alors de demander l’avis du pédiatre ou du médecin de l’école, puis de pratiquer les examens le plus tôt possible.
L’avis du psychologue s’avère également important, car il peut calculer le quotient intellectuel de l’enfant et aide à établir le diagnostic d’éventuels troubles psychologiques. Il est également nécessaire de contacter un pédopsychiatre dans le cas où l’enfant montre des signes de trouble de la personnalité.
La dyslexie phonologique (ou dysphonétique) concerne 8 à 10 % des enfants. Elle peut s’avérer être une menace sérieuse pour l’enfant si elle n’est pas prise en charge rapidement.