Avez-vous déjà entendu parler du neurofeedback ? Traitement existant depuis les années 60 et utilisé alors pour traiter les problèmes mentaux tels que l’anxiété, la dépression ou l’épilepsie, on entend de plus en plus parler du neurofeedback dans la prise en charge du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Depuis maintenant 2012 en effet, l’Académie américaine de Pédiatrie reconnaît cette thérapie comme efficace contre le TDAH et la place même au niveau 1 des traitements du trouble déficitaire de l’attention. A noter que ce niveau est attribué aux prises en charge les plus efficaces or jusqu’ici, seule la médication a figuré dans cette liste très sélecte.
TDAH traitement : qu’est-ce que le neurofeedback ?
Le neurofeedback est une technique développée par des neurophysiologistes à partir de leur connaissance en EEG. Utilisée à la base en psychiatrie, grâce à des appareils spécifiques – des ordinateurs en l’occurrence, elle permet aux patients de voir en temps réel leurs activités cérébrales et ce, à partir de représentation graphique.
Les objectifs du neurofeedback
Egalement appelé « neurothérapie » ou « biofeedback EEG », le visionnage de ses activités cérébrales a pour but de permettre au patient de corriger les anomalies physiologiques qu’il y remarque. En toute logique, ces fonctions neurologiques ne sont pas perçues et subséquemment, ne peuvent être contrôlées de manière consciente. Mais de nombreuses études ont permis de constater que le patient pouvait être capable de les modifier par la seule force de leurs pensées au bout de plusieurs exercices.
Le neurofeedback a donc deux objectifs précis :
- Modifier la manière de pensée et les croyances motivant le comportement d’une personne et ce, en le rendant plus sensible à la suggestion. Cette technique est souvent utilisée dans le traitement des addictions en psychothérapie.
- Modifier le comportement d’une personne et ce, à partir des représentations visuelles de ses dysfonctionnements cérébraux. C’est cette technique que l’on utilise habituellement pour traiter les problèmes de concentration et d’attention.
Les intérêts du biofeedback EEG dans le traitement du TDAH
Dans le traitement du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, l’objectif du neurofeedback est de permettre au patient de rééduquer son cerveau afin d’y modifier les dysfonctionnements causant les handicaps au niveau de l’attention. Pour cela, les spécialistes vont évaluer l’intensité des activités cérébrales de l’enfant hyperactif grâce à une vingtaine d’électrodes que l’on va placer autour de son crâne et qui vont transmettre les informations nécessaires par le biais de représentations graphiques à l’écran.
Comment l’enfant pourra-t-il reconnaître les éventuelles anomalies ? Curieusement, selon le psychologue Joe Kamiya, qui a fait des recherches sur le sujet en 1958, nous sommes naturellement capable d’identifier nos dysfonctionnements cérébraux, en particulier si ceux-ci concernent la production d’ondes alpha. Mais pour aider les patients en bas âge à mieux cibler les corrections qu’il doit effectuer, il est aujourd’hui possible de représenter ces « anomalies » à partir d’images ludiques et faciles à comprendre.
TDAH Traitement : le neurofeedback est-il efficace ?
Les avis, au même titre que les résultats, sont mitigés. Car à dire vrai, le processus de fonctionnement de cette technique n’est pas vraiment comprise et très peu expliquée à ce jour. La technique a été développée sur la base des découvertes de Barry Sterman qui, vers la fin des années 60, a pu constater à partir de ses recherches, que même les chats étaient capables de modifier les fréquences de leurs ondes alpha.
Mais comme le dit si bien André Achim, professeur de psychologie à l’Université du Québec, « Nos propres travaux semblent indiquer que le neurofeedback a un effet positif réel sur certains enfants souffrant de TDAH, mais on ignore encore quel est cet effet. On a du mal à obtenir des bienfaits cliniques de manière constante ». Si qui explique en grande partie pourquoi aucune étude scientifique n’est encore venue valider cette technique que l’on considère encore expérimentale.
Le neurofeedback, plus efficace que la TCC !
Il y a quelques années, des chercheurs suisses ont tenté de comparer les résultats obtenus en traitant le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité avec le biofeedback et avec la thérapie cognitivo-comportementale. Les résultats ont été étonnants : selon les parents des enfants hyperactifs sur lesquels on a fait le test, il en est ressorti que les améliorations étaient beaucoup plus importantes chez ceux traités avec le neurofeedback que ceux suivis avec la TCC. Et ce, tant au niveau de l’attention, de l’impulsivité que de l’hyperactivité.
Une technique qui prend de plus en plus d’ampleur !
Le président de la clinique Neuroperforma de Brossard parle de cette nouvelle thérapie dans des termes très positifs : « L’efficacité du neurofeedback est basée sur des évidences scientifiques qui proviennent d’essais cliniques faits par plusieurs groupes dans différents pays », a-t-il expliqué, avant de poursuivre « Aux Etats-Unis, il y a de plus en plus de médecins et neurologues qui ouvrent des cliniques de neurofeedback », pour conclure en beauté : « Selon les essais cliniques effectués 2 ans et 6 ans après les traitements, les résultats sont permanents ».
TDAH traitement : le neurofeedback, recommandable ou pas ?
Alors, le neurofeedback est-il intéressant ? Est-ce que votre enfant hyperactif pourrait en avoir besoin ? Plusieurs spécialistes intervenant dans la prise en charge du TDAH le recommandent vivement, tant les résultats sur le long terme sont impressionnants !
Et il semblerait que cette technique n’offre que des avantages :
- 100% naturel, elle ne provoque aucun effets secondaires indésirables ;
- 100% simples, les séances ne nécessitent pas d’efforts particuliers ;
- Efficaces, après plusieurs séances, les améliorations sont notables et durables.
Selon la nature, la gravité et le nombre de symptômes à traiter, le nombre de séances peut aller de dix à 20 séances.