Parmi les symptômes du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, l’impulsivité est sans doute le plus stressant. S’il est possible de tolérer les problèmes de concentration, l’hyperagitation, voire même les crises de colère répétées, le comportement impulsif de l’enfant hyperactif nous conduit souvent à la limite de la patience et de la tolérance.
Et pour cause ? L’impulsivité va très souvent de pair avec risques et dangers. Incapable de se contrôler, l’enfant hyperactif et impulsif ne vit que dans le présent et ne songe donc jamais aux conséquences de ces actes. Si bien que ce trait de caractère débouche souvent par la mise en danger de sa personne, mais également d’autrui. Il est souvent à l’origine de conflits avec les autres, de disputes, d’actes violents… Plus de la moitié des enfants hyperactifs auront des démêlés avec la justice une fois adulte, en grande partie si ce symptôme n’est pas pris en charge efficacement !
Dans cet article, nous vous proposons donc quelques conseils pour aider votre enfant hyperactif à mieux gérer son impulsivité !
TDAH symptomes : d’où vient cette impulsivité ?
L’impulsivité, au même titre que l’inattention et l’hyperagitation, est causée par une anomalie cérébrale provoquant un dysfonctionnement des fonctions exécutives. Dans le cas de l’impulsivité, c’est l’inhibition qui est touchée. Autrement dit, l’enfant concerné est tout simplement « incapable de se contrôler » !
Cela se traduit dans la vie quotidienne par une tendance à « agir d’abord, et à réfléchir après ». Dès lors qu’il est stimulé par un facteur externe, un désir ou une émotion par exemple, il réagit au quart de tour sans songer aux éventuelles conséquences de ses actes.
Des sentiments de frustrations non tolérés
Vous le savez sans doute déjà, un enfant qui souffre de trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, est incapable de se repérer dans le temps. N’ayant aucune notion de passé et de futur, pour lui, seul le présent a un sens.
Dès lors qu’il aura envie de quelque chose ainsi, il le voudra immédiatement ! On pourrait ainsi facilement le comparer à un enfant gâté pourri qui voudra qu’on lui passe toutes ses caprices dès qu’il l’exige, à la différence près que l’enfant hyperactif ne fait pas exprès d’endosser ce rôle. Le fait est qu’il ne peut tout simplement comprendre lorsque vous lui dites « une prochaine fois » ou « pas maintenant ».
Or, selon les chercheurs, le seuil de tolérance à la frustration des enfants hyperactifs est anormalement bas. Ce qui veut dire que lorsqu’ils veulent quelque chose, ils ont plutôt tendance à rechercher une gratification immédiate en utilisant tous les moyens à leur disposition jusqu’à obtenir satisfaction. Et ce, sans prendre en compte les contraintes éventuelles imposées. On parle alors d’impulsivité !
Une hyperémotivité non maitrisée
Vous l’aurez sans doute déjà remarqué, votre petit hyperactif est également hypersensible. Chez lui, chaque émotion, qu’elle soit négative ou positive, est ressentie et vécue avec une très grande intensité si bien que cela a des répercussions sur son comportement et se reflète toujours sur ces agissements.
Cette incapacité à maitriser ses émotions peut être exacerbée par d’autres facteurs comme la fatigue, la peur, le stress ou la colère… Et lorsqu’il se retrouve dans une telle situation d’hyperexcitation, il aura du mal à se contrôler ! Les actes engendrés par l’hyperémotivité sont rarement positifs malheureusement, car qu’il soit en colère ou particulièrement content, il voudra faire ou essayer des choses qui ne seront pas forcément sûres : essayer de voler, grimper ou sauter en hauteur, etc.
Cette même incapacité à gérer ses émotions explique sa tendance à la désobéissance, à la rébellion voire à la violence lorsqu’il est fâché.
TDAH symptomes : comment gérer l’impulsivité de l’enfant hyperactif ?
Pour aider l’enfant hyperactif, la première chose à faire est de l’apprendre à mieux tolérer la frustration et à mieux gérer ses émotions, la colère en particulier. Vous pourrez par la suite mettre en œuvre quelques stratégies qui l’aideront à se rappeler à l’ordre au moment le plus opportun.
Astuces pour la gestion des sentiments de frustrations et de colère
Les mots à la place de gestes. La première chose à faire est effectivement de lui apprendre à exprimer ses frustrations et son mécontentement par des mots et non par des actes, comme il le fait habituellement. Il aura certainement du mal au début aussi, invitez-le à verbaliser son ressenti avec ses propres mots. N’hésitez pas à prévoir des séances d’accompagnement qui lui apprendront à mettre des mots sur ce qu’il ressent si vous pensez que cela peut aider.
Prévenir au lieu de guérir. Pour qu’il puisse gérer ses émotions, il faut d’abord qu’il reconnaisse quelles situations sont à même de les provoquer. N’hésitez donc pas à en discuter avec lui et déterminez ensemble quelles circonstances provoquent chez lui des sentiments de frustration et/ou de colère et comment il peut les éviter, ou à défaut, y faire face positivement. Pour cela, vous pouvez par exemple, utiliser des tickets de « colères » qu’il pourra vous remettre lorsqu’il sentira que la situation est sur le point de déraper. Vous pourrez ainsi l’aider à mieux faire face.
Modifier les pensées négatives. Les problèmes de gestion de colères viennent souvent d’une interprétation erronée du vécu par l’enfant, une « “attribution d’intention hostile”. Pour l’aider à mieux gérer les sentiments négatifs, il convient donc dans un premier temps de corriger ses croyances négatives qui le forcent à réagir de manière inadéquate et souvent disproportionnée.
Des techniques de relaxation. Finalement, il pourrait être judicieux de lui apprendre quelques techniques pour évacuer le stress et les émotions négatives qui menacent de le submerger. Ainsi, quand vous ne serez pas là pour l’aider à surmonter ses frustrations et ses colères, il pourra reconnaître les signaux lui-même et se calmer de lui-même. Cela favorisera également son autonomie.
TDAH symptomes : les aménagements possibles pour réduire l’impulsivité
La formule “s’arrêter – réfléchir – agir”. Cette méthode consiste à habituer l’enfant à suivre constamment ses trois étapes chaque fois qu’il s’apprête à faire quelque chose. Elle lui donne le temps de réfléchir aux avantages et aux inconvénients de ce qu’il s’apprête à faire et ainsi, de s’auto corriger s’il juste que cela est nécessaire.
La communication non verbale. Cette méthode consiste à créer des petites cartes de pictogrammes que vous pourrez utiliser pour lui transmettre des messages pour prévenir tout dérapage. Vous pourrez par exemple utiliser le feu rouge pour lui faire comprendre qu’il doit arrêter, des lunettes pour lui dire qu’il doit regarder, un point d’interrogation pour lui faire comprendre qu’il soit réfléchir, etc.
TDAH – Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité – TDAH