De nombreuses études scientifiques l’ont prouvé, la médication est réellement efficace, dans deux tiers des cas, dans le traitement des troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Cela n’empêche pas que la majorité des parents aient des doutes sur cette approche, ce qui est tout à fait compréhensible.
Pourquoi et quand prendre des médicaments pour le TDAH ? Combien de temps va durer le traitement ? Pour vous aider à mieux comprendre, nous répondons à vos questions…
TDAH médication : pourquoi donner un stimulant à un enfant déjà hyperactif ?
Pour soulager les symptômes du TDAH, les médecins privilégient la prise de psychostimulants et vous êtes en droit de vous demander pourquoi « stimuler » un enfant hyperactif. Ne l’est-il déjà pas assez ?
Le terme « psychostimulant » naît du fait que lors des tests sur des rats, ces médicaments provoquaient effectivement une extrême agitation ! Paradoxalement, chez l’être humain, ils produisent l’effet contraire : en bloquant la recapture de la dopamine et de la noradrénaline, ils calment le cerveau surexcité et éparpillé de l’enfant hyperactif et permet ainsi de renforcer sa concentration. Résultat : il développe plus de capacité à rester focaliser sur une seule chose à la fois, sur l’action en cours en l’occurrence.
Dans le cadre d’une médication, TDAH, le terme « psychostimulant » n’est pas vraiment approprié pour qualifier le Ritalin, le Concerta, l’Adderall et compagnie. C’est juste une appellation, une catégorisation parmi tant d’autres.
À quel âge un enfant peut commencer la prise de médication pour le TDAH ?
Tout enfant, même les plus calmes, passe à un moment donné de sa vie par une période de turbulence et d’agitation. Cela fait généralement partie du processus d’apprentissage : il bouge, touche, explore, expérimente… son environnement et tout ce qui l’entoure pour mieux le comprendre.
Si vous trouvez que votre enfant en bas âge est turbulent et souvent agité, cela ne justifie donc pas un suivi de traitement dans la mesure où il est également impossible de poser un diagnostic fiable dans ces conditions.
Les premiers symptômes du TDAH se remarquent en classe, par le biais du comportement, mais aussi et surtout des résultats scolaires. L’approche pharmaco thérapeutique est par conséquent indiquée lorsque le diagnostic est confirmé, c’est-à-dire lorsque l’enfant est en âge d’aller à l’école, soit aux environs de 3 ou 4 ans si le trouble est décelé à temps !
TDAH médication : quand envisager la prise de médicaments ?
La décision d’entamer une prise en charge par la médication n’est pas à prendre à la légère. C’est un choix réfléchi qui appartient uniquement au médecin spécialiste et encore, si celui-ci juge cette mesure est nécessaire.
En somme, le traitement du TDAH par médicament n’est envisagé que si le déficit de l’attention est suffisamment aigu pour que :
- Les prises en charge non médicamenteuses ne donnent pas de résultats satisfaisants ;
- Les symptômes du trouble soient sévères et impactent sérieusement sur la qualité de vie et le développement de l’enfant.
La décision du médecin va donc être motivée par l’impact des symptômes du trouble sur les 4 paramètres suivants : la vie scolaire, la vie sociale, la vie familiale et la sécurité.
Les conséquences du TDAH sur la vie scolaire
La médication doit être envisagée, premièrement si les aménagements dont l’enfant a bénéficié en raison de son handicap ne suffisent pas à améliorer ses résultats scolaires. Autrement dit, si le TDAH compromet significativement son avenir, la prise de médicaments adaptés est souvent recommandée pour améliorer ses capacités d’attention, de concentration et de mémorisation.
Les conséquences du TDAH sur la vie sociale
La composante émotionnelle du TDAH est souvent négligée, voire ignorée et pourtant, elle est bien réelle. Les échecs répétés de l’enfant hyperactif conduit souvent à un mal-être profond. Il a souvent une piètre image de lui-même et conscient de sa différence, il éprouve le plus grand mal à s’intégrer aux autres.
Les choses s’aggravent d’autant plus lorsque, en raison de son impulsivité, de son incapacité à contrôler ses gestes, son comportement et ses émotions, il arrive souvent qu’il se fasse rejeter par ses pairs.
Dans ces conditions, la médication devient indispensable pour permettre à l’enfant d’évoluer, de grandir et de s’épanouir dans la société dans laquelle il vit.
Les conséquences du TDAH sur la vie familiale
Qu’on le veuille ou non, les enfants hyperactifs sont différents de ses frères et sœurs. Et cette différence, la plupart du temps « incomprise », n’est pas forcément perçue comme une bonne chose :
- Ils sont souvent considérés comme des enfants rebelles, parce qu’ils écoutent et font rarement ce qu’on leur dit. Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la notion de discipline dont ils manquent cruellement qui en est la cause.
- Ils sont souvent considérés comme des enfants malpolis parce qu’impatients, ils coupent souvent la parole des autres, n’attendent jamais leur tour et ils s’agitent à table. Et pourtant, ce comportement est dû à la déficience de l’autocontrôle, principal symptôme du TDAH.
Les symptômes du TDAH n’engendrent pas seulement des tensions et une grande souffrance chez l’enfant, mais également chez les parents. Lorsqu’ils deviennent tellement sévères au point de détériorer la relation de l’enfant avec ses parents, de l’enfant avec ses frères et sœurs ou la relation entre les parents de l’enfant, la prise de médicaments est nécessaire.
Les conséquences du TDAH sur la sécurité de l’enfant
Il saute sans arrêt, sans penser le moins du monde que c’est trop haut et qu’il pourrait se rompre le coup ; il court partout sans songer aux obstacles possibles, inconscient qu’en traversant la rue comme il el fait, il pourrait se faire renverser par une voiture… L’enfant hyperactif est extrêmement impulsif, mais lorsque cette impulsivité l’amène à devenir un danger pour lui-même, les médicaments deviennent obligatoires.
Il en va de même lorsqu’il devient un danger pour son entourage. Bien que l’hyperactif n’est pas forcément agressif, en se mettant en danger lui-même, il peut également compromettre la sécurité des autres.
Des sondages ont démontré que 50 % des enfants hyperactifs qui n’ont pas profité de la prise en charge adéquate ont des démêlés avec la justice à l’âge adulte.
Dans quel cas ne pas opter pour la médication du TDAH ?
Attention, on ne donnera pas d’emblée des médicaments à tout enfant sous prétexte qu’il souffre de TDAH. Si ses symptômes peuvent être allégés par la rééducation orthophonique, la psychoéducation ainsi que par les stratégies d’adaptation proposées, il n’y a aucune raison d’y ajouter un traitement thérapeutique complémentaire.
La médication doit répondre aux besoins de l’enfant et non des parents
La prise de médicament ne doit pas être envisagée si l’avenir et le développement de l’enfant ne sont pas compromis.
Les médicaments ne sont pas des calmants. Autrement dit, s’il est turbulent au point de perturber les autres sans toutefois mettre quiconque en danger, il n’y a pas lieu de prescrire la médication.
Les médicaments ne sont pas des dopages scolaires. S’il obtient de bons résultats avec les prises en charge non médicamenteuses, la médication n’est pas nécessaire. Il ne faut pas utiliser les médications TDAH pour faire de l’enfant hyperactif un génie !
Les médicaments doivent répondre à un diagnostic précis. Si le TDAH n’est pas confirmé par un diagnostic précis, la prescription de médicaments contre ce trouble est strictement interdite.
TDAH médication : est-ce que le traitement va durer toute sa vie ?
Cela dépend des cas. Chez certains enfants, les symptômes ont tendance à s’estomper au fil du temps. Il est alors possible d’arrêter le traitement à l’âge adulte sous les conseils du médecin. En revanche, si les symptômes sont toujours aussi sévères après des années de traitement, la prise de médicaments doit se poursuivre pour que le trouble n’impacte pas sur la qualité de vie du patient.
Dans cette même optique, il est possible d’interrompre momentanément le traitement selon le type de médication et l’amélioration des symptômes. Mais uniquement sous le conseil du médecin spécialiste et lorsque les circonstances n’exigent pas que l’enfant soit médicamenté.