La dysphasie est un trouble persistant et durable qui touche le langage et se manifestant par des difficultés aussi bien dans l’expression que dans la compréhension de l’oral. On peut en distinguer trois types :
- La dysphasie de réception, qui se traduit par un déficit au niveau de la compréhension du langage ;
- La dysphasie d’expression, qui se traduit par un déficit au niveau de la production du langage ;
- La dysphasie mixte, combinant déficit au niveau de la compréhension et de l’expression orale.
Ce trouble du langage rend la communication ardue pour l’enfant dysphasique, et ce, dans tous les domaines de sa vie : en particulier, sur sa scolarité !
Vous êtes enseignant ? Vous avez un élève dysphasique dans votre classe ? Ces quelques conseils pourront vous aider à mieux le prendre en charge…
Les conséquences sur la vie scolaire de l’enfant dysphasique
Provoquant des paroles indistinctes, peu structurées et un langage très pauvre en vocabulaire, elle rend non seulement le dialogue, mais également la narration (raconter une histoire) ainsi que l’apprentissage de récitations ou de leçons particulièrement difficiles. Les enfants qui en souffrent peuvent également présenter :
- Des troubles de compréhension de consignes ;
- Des troubles de compréhension de textes ;
- Des troubles d’agencement syntaxiques : problème de conjugaison, confusion des genres, phrases incomplètes…
- Des troubles lexicaux : vocabulaire pauvre, indisponibilité de mots, mots déformés, etc.
La dysphasie peut également avoir des impacts négatifs sur la capacité de l’enfant en production écrite et est généralement associée à la dyslexie et à la dysorthographie.
Ce que vous pouvez faire pour aider l’enfant dysphasique
Il est avant important que vous compreniez que la dyslexie n’est pas due à un problème psychologique, pathologique ni intellectuel. Lui rappeler constamment ses erreurs et mettre l’accent sur ses incapacités ne serviront donc à rien. Le mieux que vous pourriez faire, c’est de l’encourager en adaptant votre méthode d’enseignement à son trouble, quitte à procéder à quelques changements et à concéder à quelques aménagements.
Si possible, collaborez avec les rééducateurs afin de ne pas agir aux antipodes des progrès déjà réalisés de leur côté. Prenez également le temps, au début, de parler avec l’enfant concerné afin de comprendre ses difficultés, ses attentes et ses besoins.
Créez un environnement propice…
Vous vous en doutez bien, il ne doit pas beaucoup aimer l’école ! Et pour cause ? En classe, il est tout le temps amené à s’exprimer et il risque toujours d’être désigné pour répondre à une question ou pour lire un texte. Or, pour un enfant dysphasique, les activités scolaires, en particulier celles pratiquées à l’oral, sont de véritables corvées !
La première chose à faire est donc de faire en sorte que la classe ne soit plus vue comme un « environnement stressant ». Comment ? En y créant un climat de confiance où il se sentira différent certes, mais compris, où il pourra également découvrir ses capacités et où ses efforts, même minimes, sont reconnus et exploités.
Pour arriver à cela, vous devez :
- Réduire ses participations orales ;
- Encourager les productions orales sans pour autant le forcer à faire ce qu’il ne peut pas faire ;
- Baser vos appréciations sur ses réelles compétences, et ne pas bloquer sur ses incapacités ;
- Parler aux autres élèves pour qu’ils ne se moquent pas de l’enfant dysphasique, mais aussi, pour qu’ils puissent comprendre la raison de tel ou tel aménagement.
Ce que vous pouvez faire pour ses problèmes de réception
Comme dit précédemment, la dysphasie peut avoir des conséquences sur le langage oral en entier, aussi bien sur sa compréhension que sur son expression. Vous l’avez sans doute remarqué, l’élève dysphasique n’a pas seulement de problèmes pour s’exprimer, il semble également avoir un grand mal à comprendre ce qu’on lui dit de vive voix, qu’il s’agisse de consignes, d’ordre ou d’une simple conversation.
L’importance de l’attention
Pour une communication efficace, assurez-vous toujours que vous avez toute son attention avant de parler. Pour cela :
- Veillez toujours à établir un contact visuel lorsque vous lui parlez ;
- N’hésitez pas à opter pour un contact physique si cela vous semble nécessaire ;
- N’ayez pas non plus peur de faire des gestes si cela peut l’aider à mieux comprendre.
L’importance de la parole
La manière dont vous parlez peut changer beaucoup de choses. Si vous parlez trop vite par exemple, il risque de ne pas suivre et de ne comprendre aucun traître mot de ce que vous dites. Pour être sûr que cela n’arrive pas ainsi :
- Ajustez le flux de votre parole : parlez doucement et distinctement, en insistant bien sur les mots ou les passages importants ;
- Faites attention à votre intonation : un accent inhabituel peut changer la manière dont il comprend les choses et peut l’induire en erreur.
L’importance du message
Pour que l’information soit bien comprise et pour le message transmis ne soit pas erronée, ajustez également le contenu de tout message verbal à la capacité de compréhension de l’enfant dysphasique. Pour cela :
- Évitez de donner plus d’une consigne à la fois ;
- Reformulez avec d’autres mots si l’enfant n’a pas compris ;
- Faites reformuler pour être sûr que le message soit bien transmis ;
- Faites répéter à l’enfant pour être sûr qu’il a bien compris ce qu’on attend de lui.
Ce que vous pouvez faire pour ses problèmes d’expression
Quelle que soit l’activité : raconter une histoire, réciter un poème, répondre à une question, expliquer une notion, défendre son opinion, argumenter… L’enfant dysphasique aura toujours du mal à s’exprimer.
Pour l’aider, vous pouvez :
- Reformuler ce qu’il dit si cela est nécessaire pour éviter une incompréhension générale et d’éventuelles moqueries, mais également pour qu’il n’ait pas à répéter ;
- Donner des indices pour l’aider à trouver le mot qu’il cherche, ou amorcer le début des phrases pour l’aider dans la mémorisation et dans la production ;
- Encourager, mais pas interdire les formes de communication non verbale, les gestes en particulier si cela peut l’aider à mieux se faire comprendre ;
- Encourager l’enrichissement de vocabulaire en informant les parents du prochain sujet, du prochain thème à étudier afin qu’il puisse faire des recherches chez lui ;
- Augmenter les exercices sur la formation et les classements de mot ainsi que sur les connecteurs logiques, les synonymes, les contraires, les règles morphologiques, etc.
Les outils que vous pourrez utiliser
Il faut savoir qu’il n’est pas possible de guérir une dysphasie. L’enfant dysphasique le restera sans doute toute sa vie, mais une rééducation ainsi que l’utilisation de quelques outils spécifiques pourront l’aider à avoir une vie quasi normale malgré son handicap.
Pour une meilleure compréhension, en plus de la communication par les gestes, vous pourrez également utiliser des supports visuels tels que les photos et les pictogrammes dans les leçons et dans les devoirs.