La dysgraphie est un trouble de l’écriture qui se manifeste de différentes manières et à différents niveaux chez chaque patient. Voilà pourquoi, quelques exercices de graphisme ne suffisent pas pour le traiter. Pour une prise en charge efficace, la rééducation doit être personnalisée et menée sur plusieurs fronts : tonus, posture, motricité, graphisme, calligraphisme, etc.
Dysgraphie exercices : posture et motricité
Les dysfonctionnements au niveau de l’écriture sont obligatoirement liés à des problèmes de postures et de motricité. Raison pour laquelle, la rééducation doit comprendre des exercices de correction de la posture, mais également des exercices de motricité.
Les exercices de posture
Les mauvaises postures, souvent remarquées chez les enfants dysgraphiques, sont en grande partie responsables de leurs mauvaises écritures. Voilà pourquoi, il est avant tout nécessaire de corriger les postures inadaptées, récurrentes chez l’enfant, avant de passer aux exercices d’écriture eux-mêmes.
Il existe plusieurs techniques et les spécialistes ont chacun leur façon de faire. Le principe est néanmoins le même pour tous : il s’agit de corriger le tracé réalisé par l’enfant, et ce, en corrigeant le placement de son corps.
Comment procéder ? L’exercice commence généralement par des séances de détente et de relaxation. À noter que plus une personne est détendue, plus elle a conscience de son corps et de ses muscles, ce qui est un grand atout dans la rééducation de la dysgraphie. Il pourra s’ensuivre d’autres exercices comme la réalisation du grand cercle, qui permet de tonifier les muscles du membre supérieur.
Quelques dispositions devront, par ailleurs, être prises pour que favoriser la bonne posture :
- La mise à disposition de table et de chaise adaptées à l’enfant, afin de minimiser les mouvements.
- La correction de la position par rapport à la feuille pour aider l’enfant à trouver un bon équilibre statique : décalage à droite et inclinaison du haut de la feuille à gauche pour un droitier, décalage à gauche et inclinaison du haut de la feuille à droite pour un gaucher.
Les exercices de motricité
Une bonne motricité manuelle peut améliorer grandement l’aspect de l’écriture de l’enfant. Un travail sur le déliement musculaire des doigts et sur la manipulation des objets doit donc être intégré dans la rééducation, pour favoriser le contrôle de l’enfant aussi bien dans la tenue de l’outil que dans la réalisation de tracé.
Pour que l’enfant puisse bien tenir son crayon ou son stylo, plusieurs exercices de tonification et d’assouplissement musculaire peuvent être réalisés :
- Le pianotage ;
- Le pétrissage d’une balle ;
- Les griffes de chat ;
- Etc.
Pour que l’enfant puisse contrôler l’instrument et réaliser des tracés fluides suivant son raisonnement, plusieurs exercices sont possibles :
- La distribution de cartes ;
- L’emploi de baguettes chinoises ;
- La réalisation de nœuds ;
- Etc.
Les exercices prégraphiques pour la dysgraphie
Les exercices prégraphiques visent à inculquer à l’enfant une aisance et une fluidité de mouvement dans la réalisation de graphes dans un premier temps, et de l’écriture sur le long terme. Ce sont donc des exercices préparatoires.
Les exercices pictographiques
Les exercices pictographiques sont souvent réalisés avec des supports scripteurs et comprennent essentiellement :
- Le dessin
- La peinture
Les exercices scripto-graphiques
Comme l’indique si bien leur nom, dans les exercices scripto-graphiques, le travail est axé sur le membre scripteur et est réalisé sur deux niveaux :
- Les exercices de grande progression : réalisation de forme, de trait continu, etc. Ils visent, sur le long terme, à acquérir une habitude dans la réalisation de formes plus petites, nécessitant une plus grande maîtrise.
- Les exercices de petite progression : réalisation de sinusoïdes, de guirlandes ou de gribouillis… Ils visent, sur le long terme, à acquérir une habitude pour la réalisation des lettres plus tard.
Dysgraphie exercices : la calligraphie
Une fois les postures, la motricité et les règles prégraphiques acquises, il s’agira à l’enfant d’apprendre à écrire correctement. Pour cela, trois facteurs doivent être pris en compte :
- Les supports d’écriture
- Les instruments
- Les exercices
Les supports d’écriture
Quoique non obligatoire, il est nécessaire d’adapter le support d’écriture aux besoins du dysgraphique. Pour favoriser son écriture ainsi, veillez à utiliser :
- des cahiers dont le papier est de très bonne qualité et dont la ligne est simplifiée, mais bien marquée ;
- de tableau noir nécessitant l’usage de craies plutôt que le tableau blanc, en raison de la fluidité du feutre qui est difficile à contrôler.
À noter qu’il existe, aujourd’hui, des cahiers conçus par des ergothérapeutes, bien adaptés aux enfants dysgraphiques. Ils sont téléchargeables sur certains sites spécialisés.
Les instruments
Pour les outils, préférez :
- les crayons de taille moyenne, dont le diamètre n’est ni trop fin ni trop large, et qui ne sont pas légers ;
- les crayons, des crayons de couleur et les feutres à section triangulaire ;
- les manchons ergonomiques
À noter que la marque Pelikan Griffix a conçu des crayons et des stylos spécialisés, pouvant s’adapter parfaitement aux enfants dysgraphiques.
Les exercices
Plusieurs exercices peuvent être proposés aux enfants :
- L’écriture rythmée, qui consiste à écrire des mots en respectant un rythme préétabli, suivant son épellation.
- L’écriture aveugle, qui vise à minimiser le contrôle visuel et au contraire, à favoriser l’écriture spontanée et fluide.
- La démarche qualité, qui consiste à écrire une lettre de diverses manières, et ce, afin de découvrir la manière la plus adaptée et l’adopter.
- La variation, qui consiste à varier la taille d’une lettre pour augmenter la vitesse d’écriture.
Quelques conseils au quotidien
À noter que les exercices proposés aux enfants dysgraphiques ne visent pas à les aider à produire une jolie écriture, mais plutôt une écriture fonctionnelle et lisible. Pour une écriture fluide, mais correcte par conséquent, il est conseillé de simplifier au maximum les modèles d’écritures et des chiffres.
Les graphes à ne pas utiliser
- Les traits d’attaque devant les lettres rondes.
- Les lettres majuscules de l’écriture cursive.
- L’écriture script si l’enfant rencontre trop de difficultés dans l’écriture cursive.
Ce qu’il faut éviter
- Les exercices de copie, surtout si celle-ci est longue.
- Les évaluations écrites, à remplacer par des évaluations orales si possible.
- Les punitions
Ce qu’il faut faire
- Enseigner les orthographes d’usage à l’oral.
- Donner un temps supplémentaire pour la réalisation d’une exercice ou au moment des évaluations.
- Favoriser l’utilisation du clavier de l’ordinateur, sans pour autant léser l’écriture.