Fleurs de Bach – Dysgraphie
Les enfants dysgraphiques et les Fleurs de Bach
Françoise Quencez, directrice d’école primaire retraitée et Conseillère agréée en Fleurs de Bach.
Deux des apprentissages de base de la scolarité sont la lecture et l’écriture. Laissez-moi vous parler d’abord de l’apprentissage de l’écriture.
Le préapprentissage de l’écriture commence très tôt, dès la Petite Section de Maternelle. A trois ans, quand il arrive à l’école, l’enfant commence à utiliser des outils pour laisser des traces. Il va peindre tout l’espace d’une grande feuille avec une brosse plate ou un rouleau puis, peu à peu, il va y tracer des traits droits sur toute la longueur ou la largeur. Le geste va être très ample et l’oeil accompagnera le dessin du haut vers le bas. Il est important pour arriver à écrire correctement que l’enfant apprenne à regarder avant d’exécuter le geste. Le regard doit précéder et accompagner l’action. Cette habitude est indispensable pour écrire entre des lignes et s’acquiert peu à peu.
Quand ces gestes seront acquis, le maître proposera de tracer des traits dans des espaces plus restreints, sur des zones de couleurs différentes, avec d’autres outils : des feutres, les doigts. L’enfant aura aussi l’occasion de dessiner dans le sable avec ses doigts ou des objets.
L’attention portée à la tenue des outils est très importante et l’enseignant travaille en général avec de petits groupes afin de surveiller que le crayon est bien tenu, que l’enfant est bien assis face à la table et à bonne hauteur et qu’il prend le temps de bien faire…
On explique à l’enfant qu’il doit faire « la pince » avec le pouce et l’index et rabattre les autres doigts en dessous. Mais, là commencent les difficultés car les enseignants constatent souvent que les enfants de trois ans ont déjà de mauvaises habitudes de tenue du crayon : crayon empoigné à pleine main, crayon tenu trop bas ou trop haut ou avec le poignet tordu. Le fait est que les habitudes sont très tenaces et que les maîtresses qui vont se succéder auprès de l’enfant tenteront, la plupart du temps en vain, de les rectifier. On envisagera alors le « guide-doigts » qui, s’il est utilisé tôt et régulièrement peut améliorer la tenue du crayon mais j’ai personnellement constaté que la plupart des enfants passent leur temps à l’enlever!!! Les résultats ne sont pas très concluants et l’écriture s’en ressent.
D’autre part, beaucoup d’enfants ont déjà commencé à reproduire des lettres seuls sans aucune consigne claire pour le faire et le tracé est hautement fantaisiste. Les mauvaises habitudes s’installent très vite et perdurent. L’idéal, bien évidemment, serait de ne pas laisser l’enfant apprendre seul pour éviter des difficultés futures.
En Petite Section de maternelle, les enfants vont aussi apprendre à tracer des traits obliques, des ronds et à écrire leur prénom en lettres bâtons.
En Moyenne Section, les enfants vont continuer l’apprentissage en traçant des traits obliques, des ronds, des ovales, en repassant des lettres (lettre d’imprimerie majuscules) ou des figures déjà dessinées en pointillés avec le sens du tracé indiqué ou en entourant de lignes parallèles des figures simples.
En Grande Section de Maternelle, l’enfant continue à apprendre à reconnaître les lettres aussi bien en majuscules d’imprimerie qu’en « attaché » et apprend à les écrire en respectant le sens du tracé.
A la fin de l’année, l’objectif est que la plupart des enfants soient capables de copier une petite phrase en lettres cursives (attaché), compétence vérifiée dans les « Evaluations de fin de Grande Section ».
Au début du CP, les enseignants reprennent l’apprentissage de chaque lettre en écriture cursive, une à une, en proposant de multiples exercices d’entraînement de tracé en l’air, sur l’ardoise, au crayon à papier sur des cahiers à double lignes, puis sur des rayures « seyès », plus ou moins tôt dans l’année, suivant les écoles.
En fin de CP, la plupart des enfants écrit en « attaché » sur les rayures « seyès ». Au CE1, ils acquerront une certaine rapidité d’écriture en écrivant régulièrement car l’entraînement est indispensable.
Pour certains enfants, le parcours s’avère plus difficile. A la fin de la moyenne section, ils ne maîtrisent pas encore l’écriture de leur prénom en majuscules d’imprimerie. En Grande Section, ils ne réussissent pas à tracer les lettres cursives, la tenue du crayon est déficiente et une maladresse plus globale est détectable. En CP, ils ne réussiront pas à écrire entre les lignes. Ce sont souvent des garçons. Pour certains, on a l’impression d’un manque de motivation, mais il s’agit peut-être d’un manque de confiance en leurs capacités. Pour d’autres, il s’agit d’une difficulté qu’ils ressentent très douloureusement.
J’ai rencontré de nombreux garçons et très peu de filles souffrant de difficultés d’écriture qui ont perduré toute la scolarité primaire mais aucun nom n’a été mis sur leurs problèmes. D’après les parents que j’ai rencontrés, il est très compliqué et long de poser un diagnostic de dysgraphie ou de dyspraxie.
Dans la plupart des cas, la seule aide que l’enfant va recevoir est celle de l’enseignant qui lui donnera des exercices de graphisme à faire à la maison ou pendant le « soutien ». La rééducation par un orthophoniste intervient parfois après plusieurs années de galère pour l’enfant.
Pendant ce temps-là, les enfants souffrent de la situation.
N’attendez pas ! Les Fleurs de Bach peuvent apaiser les émotions négatives que les enfants en difficultés ressentent sans avoir besoin d’attendre un diagnostic.
Je vous propose de faire la connaissance de Richard en classe de CM1.
Richard, en grande difficulté d’écriture[1] […] Après quelques explications, les élèves se penchent sur leur cahier d’exercices. Richard est assis au premier rang. Petit de taille, c’est un garçon gentil, serviable et attachant pour qui l’approbation de l’enseignante et de ses parents est très importante.
Au bout de quelques instants, la maîtresse passe dans les rangs, attentive aux difficultés. Le cahier de Richard est tout raturé et ses mains sont tachées d’encre.
« Que se passe-t-il, Richard ? »
« C’est mon stylo-plume, il fuit, maîtresse ! »
La maîtresse hoche la tête, désabusée. Le garçonnet, qui hésite encore entre la main gauche et la main droite, est extrêmement maladroit en écriture et dans ses gestes, et ses cahiers sont désolants de ratures et de pâtés, malgré sa bonne volonté. Mais c’est, en outre, un enfant très curieux, toujours prêt à démonter les objets pour voir comment ils fonctionnent.
« Richard, tu n’aurais pas encore démonté ton stylo ? Fais voir ! »
L’enfant sent la réprimande et il commence à pleurer :
« C’est pas de ma faute ! Je l’ai démonté mais c’est parce qu’il marchait pas bien. C’est le stylo ! J’ai pas fait exprès, c’est mon stylo….. » Il a du mal à trouver ses mots, son visage est tout contracté et ses poings serrés. Il a l’air vraiment chagriné.
La maîtresse temporise :
« C’est bon ! Va te laver les mains, finis ton travail avec un stylo-bille et essaie de t’appliquer. »
Malgré les incitations de l’enseignante, le garçonnet, qui voulait absolument écrire avec son stylo-plume, ne se remet pas au travail et reste à bouder un bon moment en se plaignant à voix basse.
A l’heure de la récréation, oubliées les bouderies, Richard part avec enthousiasme jouer à la guerre avec ses copains. […]
Richard est un enfant de dix ans qui, dès qu’il est contrarié ou réprimandé, se met à bouder en s’apitoyant sur lui-même. Il est persuadé que l’on ne s’occupe jamais de lui. . […]
En outre, Richard a des difficultés notables en écriture. Son travail est généralement illisible et la maîtresse passe par l’oral, dans la plupart des matières, pour évaluer objectivement ses connaissances. Il a un bon vocabulaire même si souvent, il hésite sur les mots. Pour ce qui touche à la géométrie, bien qu’il soit capable d’expliquer les différentes phases de réalisation d’une figure, il lui est impossible de la tracer proprement. Le problème est le même pour les cartes de géographie ou les compte rendus d’expériences en sciences. Il est, de plus, extrêmement maladroit et ne peut déplacer des livres ou des objets sans les faire tomber.
Les difficultés au collège sont prévisibles si Richard ne dépasse pas ses problèmes.
Les Fleurs de Bach pour aider Richard
Trois Fleurs peuvent apporter un soutien à Richard. La première, c’est « Willow » (Saule) du groupe « Abattement, désespoir » pour sa susceptibilité et ses bouderies. Il sera capable d’accepter ses propres responsabilités et cessera de se croire victime pour devenir l’artisan de son propre destin. « Willow » va promouvoir en lui un état d’esprit plus positif et l’aider à se sentir suffisamment optimiste pour traiter les problèmes de façon positive ou simplement de les accepter.
Pour l’aider à résoudre ses difficultés liées à l’écriture, « Scléranthus » (Alène) du groupe « Incertitude » est indispensable. « Scléranthus » Fleur de l’équilibre émotionnel, permet d’améliorer les états d’indécision interne qui accompagnent les problèmes de manque de coordination.
« Chestnut Bud » (Bourgeon de Marronnier), du groupe « Manque d’intérêt pour le présent », la Fleur qui permet d’éviter de répéter les erreurs, renforcera les effets de « Scléranthus ».
« Chestnut Bud » est recommandé pour les difficultés à apprendre à cause d’un blocage émotionnel dans certains domaines, ici l’écriture et le geste graphique. En effet, l’enfant en état négatif de « Chestnut Bud » refait toujours les mêmes erreurs.
Les émotions qui accompagnent les difficultés graphiques
Pour tous les enfants qui souffrent de troubles de l’écriture, les deux premières Fleurs recommandées seront Scleranthus et Chestnut Bud car la première agit sur l’indécision et le manque de coordination et la seconde sur les difficultés d’apprentissage. Mais d’autres Fleurs seront nécessaires en fonction des émotions que ces difficultés suscitent chez l’enfant.
Quand Mathias écrivait, ses lettres se chevauchaient tellement qu’il était impossible de le lire. Il en ressentait une telle angoisse qu’il se figeait sur place face à l’enseignant, ses yeux sortaient presque de ses orbites et il était incapable de dire quoi que ce soit. Il aurait fallu lui donner Rock Rose pour apaiser la panique qui l’envahissait et Sweet Chestnut car il désespérait de réussir un jour.
Il fallut attendre qu’il arrive au CE2 pour être pris en charge au CMPP… Combien d’heures de souffrance inutile !
Damien, quant à lui, ne réussissait pas à écrire dans les lignes et il était incapable de reproduire une lettre en respectant le sens du tracé. Apparemment, cela ne lui faisait ni chaud ni froid et il ne prenait jamais rien au sérieux. Agrimony lui aurait permis d’affronter ses problèmes et lui aurait évité l’échec dans les deux classes suivantes.
Juan se crispait sur son stylo, son écriture ressemblait à des pattes de mouche. Il s’énervait très vite et abandonnait le travail découragé. Impatiens aurait calmé son impatience et Gentian lui aurait permis de ne pas abandonner au moindre obstacle.
Mickaël, lui, après deux ou trois essais, avait décidé de ne plus rien faire et cachait ses cahiers d’écriture au fond de son casier. Vervain aurait pu l’aider à respecter les règles de la vie à l’école…
Et votre enfant, comment réagit-il ?
Il y aura toujours une Fleur de Bach pour l’aider.
[1] Extrait du livre « Mieux vivre l’école avec les Fleurs de Bach » Françoise Quencez Editions Grancher 2013Cas extrait du livre « Mieux vivre l’école avec les Fleurs de Bach » Françoise Quencez Editions Grancher 2013