Étape indispensable et malheureusement incontournable dans le dépistage des troubles DYS, le bilan orthophonique est également celui que l’on redoute le plus. Votre enfant va passer son bilan ? Découvrez en quoi consiste cet entretien particulier en quelques questions !
Qu’est-ce que le bilan orthophonique ?
Le bilan orthophonique est un outil clinique de diagnostic. Il s’agit d’une évaluation qui a pour but d’estimer et de juger les aptitudes de votre enfant en vue de confirmer un diagnostic, selon la motivation de l’ordonnance. Ce bilan ne peut effectivement être effectué sans prescription médicale.
Le bilan orthophonique n’est pas effectué pour vous faire peur, mais plutôt pour vous rassurer ou dans le cas contraire, pour dépister le trouble, pour juger de son importance et pour entamer toute remédiation si cela est nécessaire.
On peut ainsi distinguer deux types de bilan orthophonique :
- Le bilan orthophonique d’investigation
- Le bilan orthophonique avec rééducation
Le bilan orthophonique d’investigation
« Le bilan orthophonique d’investigation » est réalisé en vue de confirmer ou non la présence d’un trouble de l’apprentissage, suivant les soupçons des parents et à la demande du médecin traitant ayant prescrit l’examen. À la fin de ce dernier, l’orthophoniste adressera au prescripteur un compte-rendu de son examen avec une note précisant la nécessité ou non d’une intervention de remédiation. Si tel est le cas, il pourra alors proposer un programme de rééducation et établir une demande d’entente préalable si sa proposition est acceptée par le médecin traitant et prescrite sous ordonnance.
Le bilan orthophonique avec rééducation
« Le bilan orthophonique avec rééducation » est réalisé en vue de confirmer et d’estimer l’importance du trouble de l’apprentissage. Il est prescrit par le médecin traitant lorsque celui-ci juge que le problème est présent, qu’il est assez grave pour nécessiter une rééducation.
Lorsque l’ordonnance comporte la mention « bilan orthophonique et rééducation si nécessaire », l’orthophoniste va réaliser un examen et adressera au prescripteur un compte-rendu accompagné d’un programme de rééducation où seront précisées la nature et la fréquence des séances. Il établira, par la suite, une demande d’accord préalable auprès de la Sécurité Sociale pour une série de 30 ou de 50 séances, selon les besoins, et renouvelable si nécessaire.
Bilan orthophonique : par qui ? Pour qui ?
Le bilan orthophonique ne peut être réalisé que par un « orthophoniste ». Professionnel reconnu, c’est un spécialiste dans le diagnostic et le traitement de tous types de troubles du langage : écrit ou oral. Il reçoit, en conséquence, en consultation toute personne, enfant ou adulte présentant des pathologies au niveau de la voix, de la parole, du langage oral et du langage écrit.
Le bilan orthophonique est généralement prescrit, pour :
- Tout enfant rencontrant une difficulté durable et persistante dans l’acquisition du langage, au point d’inquiéter ses parents et le personnel enseignant ;
- Tout enfant souffrant d’un handicap qui vient perturber son apprentissage et l’acquisition du langage ;
- Tout enfant ou adulte souffrant d’un trouble neurologique ou d’une maladie dégénérative, congénitale ou acquise, empêchant la bonne acquisition du langage.
Comment se passe un bilan orthophonique ?
Le bilan se fait en deux étapes :
- L’entretien anamnestique
- Les tests
L’entretien anamnestique avec la famille
Le bilan commence par un entretien entre l’orthophoniste, l’enfant concerné et sa famille. Ila pour objectif de permettre au spécialiste de mieux connaître son patient, son histoire, son mode de vie, les problèmes qu’il rencontre et même ses antécédents médicaux. Il est donc essentiel d’y apporter un maximum d’informations et d’explications : les raisons pour lesquelles vous vous inquiétez, les symptômes que vous avez remarqués, les retards que vous avez constatés…
Pour faciliter les choses, nous vous recommandons d’ailleurs de vous munir du carnet de santé de votre enfant lors de cette première entrevue anamnestique. Cela permettra à l’orthophoniste de détecter une éventuelle cause médicale aux difficultés rencontrées votre enfant.
Il va, parallèlement enquêter sur la nature du problème, son développement, ses conséquences dans la vie quotidienne de votre enfant et bien évidemment, dans son parcours scolaire.
Les tests
Lorsqu’il aura reçu toutes les informations dont il a besoin, l’orthophoniste va s’entretenir seul avec l’enfant. La présence des parents n’est requise que lorsque le patient est trop jeune pour comprendre seul ce que le professionnel essaie de lui dire ou de lui faire faire.
En fonction des plaintes reçues, des explications, de l’âge du patient et de son niveau scolaire, il va effectivement lui proposer une série de tests visant à évaluer les modalités et les composantes de son langage.
Les épreuves se composeront de jeux et des tests divers, qui porteront aussi bien au niveau de l’expression que de la compréhension :
- À l’oral : articulation, phonologie, lexique et métaphonologie
- À l’écrit : lecture, transcription, notion temporelle et spatiale, etc.
Que se passe-t-il à l’issu d’un bilan orthophonique ?
Une fois le bilan effectué, l’orthophoniste va analyser et interpréter les résultats qu’il a obtenus aussi bien d’un point de vue quantitatif (scores obtenus et écarts par rapport à la normale) que qualitatif (erreurs répétitives, fréquence des fautes, difficultés rencontrées…). À partir de ces derniers, il va poser un diagnostic et proposer, selon ses conclusions, la meilleure manière de remédier au problème :
- Une prise en charge parentale et/ou scolaire dans le cas d’un retard d’acquisition :
- Une rééducation orthophonique s’il s’agit vraiment d’un trouble du langage.
En plus de la rééducation, le spécialiste peut également proposer un suivi thérapeutique ainsi qu’une prise en charge psychologique, mais ce n’est pas obligatoire.
L’orthophoniste remettra les conclusions de son bilan au médecin généraliste. Cela dit, si le trouble est grave, il peut aussi, de son propre chef, prendre en charge le dossier et s’occuper lui-même des procédures de remédiation, et ce, sans se référer au médecin prescripteur.