Déficit d’attention, hyperactivité, impulsivité, difficulté de mémorisation, trouble de l’apprentissage, procrastination… Au-delà des symptômes principaux et bien concrets qui définissent le TDAH, ce trouble renferme bien d’autres symptômes secondaires et rarement visibles qui témoignent pourtant d’une grande souffrance intérieure chez les enfants hyperactifs.
Pour mieux comprendre votre enfant hyperactif, nous vous invitons à en découvrir quelques-uns dans cet article…
Hyperactivité, mauvaise estime de soi et manque de confiance en-soi…
L’altération du « soi » est à la fois un symptôme et une conséquence du TDAH. Même si votre enfant ne le montre pas effectivement, les remontrances répétées ainsi que les humiliations qu’il subit constamment à l’école et dans la société ont de grands impacts sur lui. Dans la majorité des cas, cela affecte :
- Son estime de soi : à force d’entendre qu’il est paresseux, stupide et rebelle, il va se focaliser sur ses faiblesses, sans pouvoir reconnaître ses forces et ses qualités ;
- Sa confiance en soi : parce qu’on le traite souvent d’incapable, il est très difficile pour lui de croire en ses capacités. Voilà pourquoi, face à un devoir qu’il a pourtant réussi le jour précédent, il peut avoir des doutes et ne pas le réussir le jour d’après :
- Son affirmation de soi : sans estime et confiance en lui-même, il a beaucoup de difficultés à s’affirmer, à donner son avis ou à faire valoir ses droits.
Les conséquences de ce sentiment d’infériorité sur sa vie sociale
Si rien n’est fait pour compenser, votre enfant va commencer à vivre en fonction d’autrui et à avoir besoin de l’attention, du regard et de l’approbation des autres pour se sentir bien. Il va perdre sa personnalité, car il commencera à jouer des rôles pour cadrer avec celui qui plaît aux autres ! Ses grandes difficultés à dire non aux autres le rendent ainsi plus exploitable et beaucoup plus facile à manipuler plus tard.
Sa peur constante du jugement et du rejet des autres le met sur une position de défensives. Voilà pourquoi ses réactions sont souvent exagérées, voire inadéquates, ce qui le rend encore plus « asocial » aux yeux de ses camarades.
Les conséquences de ce sentiment d’infériorité sur sa vie scolaire
La persistance de son sentiment d’infériorité va le figer. Il aura peur de relever des défis, d’apprendre de nouvelles choses et d’évoluer. Les enfants souffrant d’hyperactivité sont souvent connus pour être plus « créatifs » que les autres, mais sans prise en charge adéquate, il n’aura sans doute jamais la possibilité de découvrir et d’exploiter cette capacité par peur de l’échec. Dans la majorité des cas, l’enfant hyperactif passera à côté de ses « talents cachés ».
Ses doutes face à ses réelles capacités constitueront constamment un obstacle face à la réussite. Il se montrera ainsi peu ambitieux contrairement aux autres enfants « normaux », pleins d’espoir quant à leur avenir. Lui, aura plutôt tendance à se contenter du peu, et encore petit, à se satisfaire d’une vie conventionnelle, sans jamais prendre le moindre risque.
Des devoirs inachevés, des interrogations ratées, des leçons à moitié apprises… sont souvent le fruit de ce qu’on appelle « une anxiété de performance », comorbidité très fréquente de l’hyperactivité, qui se traduit par une peur panique de ne pas être à la hauteur face à une tâche à effectuer. Ainsi, par peur de l’échec et de ne pas être performant, l’enfant aura tendance à abandonner ou à bâcler lui-même le travail afin de ne pas en connaître l’issue finale.
Et pourtant, des études ont démontré que la hausse d’adrénaline et de dopamine provoquées par cette anxiété pouvait l’aider à réussir, mieux que les autres d’ailleurs, les activités demandées. Mais le fait est que paralysé par la peur, il ne va pas être capable d’avancer et à exploiter ses véritables potentiels.
Hyperactivité et insatisfaction chronique
Ne pas pouvoir s’affirmer tant sur le plan social que scolaire va engendrer chez votre enfant un sentiment d’insatisfaction chronique d’où l’importance de le complimenter souvent, de reconnaître les efforts qu’il fait et de les récompenser.
Bien qu’il n’en laisse rien paraître, il se passe des choses dans la tête de ce petit ange. Et non ! Il n’y a pas que des bêtises dans ce cerveau qui tourne à cent à l’heure ! Lorsqu’un enfant souffrant d’hyperactivité est au repos, savez-vous où vont ses pensées ? À ses échecs répétés, à ses choses qu’il n’est pas arrivé à accomplir, à cette bonne note qu’il ne peut toujours pas obtenir malgré ses efforts personnels… Il bloque souvent sur ces côtés négatifs de sa vie sans pouvoir remarquer que celle-ci n’est pas faite que d’échecs : ses bonnes notes en récitation, le fait qu’il dessine très bien…
Les conséquences sur sa vie sociale et scolaire
Sans pouvoir mettre un nom sur ce qui ne va pas chez lui, pour compenser son sentiment d’insatisfaction chronique, il y a de grandes chances qu’il développe ce que l’on appelle le « syndrome de l’imposteur ». Imposteur parce qu’en quête de la satisfaction des autres pour être satisfait, il va se mettre à définir ses objectifs en fonction des attentes des autres (de ses parents ou de son enseignant), et non, en fonction de ses besoins et de ses propres capacités.
Si son hyperactivité n’est pas diagnostiquée et prise en charge, cela va impacter sur sa vie d’adolescent, voire sur sa vie d’adulte et se traduire par un grand stress psychique : tension constante, incapacité à se détendre, sentiment constant d’être face à un défi à relever, etc.
Hyperactivité et fatigue chronique
C’est difficile à croire, mais l’enfant hyperactif peut être sujet à des périodes de grosse fatigue. En effet, la dopamine est le neurotransmetteur responsable de l’énergie et de la motivation chez l’être humain or c’est également celle qui fait défaut dans le cas d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.
La variation de fluctuation de ce neurotransmetteur explique en grande partie les symptômes du TDAH : difficulté de concentration, hyperactivité, impulsivité, mais également une « hypoactivité » rarement évoquée. Cette dernière est causée par une fatigue aussi bien physique que psychique de l’enfant malmené par le déséquilibre neurobiologique dont il fait l’objet.
D’autres facteurs peuvent également entraîner un épuisement physique et psychique et l’entretenir : l’obligation de se concentrer sur une tâche sans la moindre motivation, le ressassement des pensées négatives et déprimantes, les troubles du sommeil…
Les conséquences de la fatigue chronique sur la vie sociale et scolaire de l’enfant
La fatigue, qu’elle soit physique ou cérébrale, se reflète sur le comportement de l’enfant envers les autres. Il a tendance à s’isoler ou au contraire, à devenir irritable et agressif. S’il souffre également de trouble oppositionnel avec provocation, les symptômes de ce dernier vont être exacerbés : il aura de plus en plus du mal à accepter l’autorité, à respecter les règles et à bafouer le droit des autres. Ce qui n’arrangera en rien ses relations déjà conflictuelles avec son entourage.
Ces coups de pompes, rares, mais violents, peuvent également diminuer le peu de motivation et d’attention qu’il lui reste. Il y aura donc plus de devoirs inachevés, de leçons à moitié copiées…, voire pires. Il est possible, voire très probable, pendant la période plus ou moins longue de fatigue, qu’il refuse catégoriquement de travailler ou tout bonnement d’aller à l’école.
Hyperactivité et hyperémotivité !
Les enfants hyperactifs sont de véritables montagnes russes émotionnelles. Oscillant entre bonne et mauvaise humeur, colère et contentement, joie et tristesse, ils peuvent aller d’une émotion extrême à une autre diamétralement opposée en l’espace de quelques secondes et ce, plusieurs fois par jour voire par heure !
Un très bon acteur ? De très bons talents de comédiens ? Non, en réalité, chaque émotion même si elle n’est ressentie que pendant un cycle très court est réelle chez l’enfant souffrant de TDAH. Et non seulement elle est réelle, mais elle est ressentie d’une manière aussi brève qu’accrue, contrairement au reste de l’humanité.
À quoi est due cette hyperémotivité ? Le cerveau hyperactif traite rarement les informations qu’il reçoit de manière générale. Il les traite plutôt en tenant compte de tous les détails si bien que là où nous voyons une pièce pleine de gens, l’hyperactif lui peut voir une pièce pleine de gens qui le regardent, certains avec bienveillance et d’autres avec hostilité. Devant une scène de film attendrissant, lui peut y déceler de la tristesse, une profonde solitude, l’écho généralement de ce qu’il ressent lui-même.
Les conséquences de l’hyperémotivité dans sa vie sociale et scolaire
L’hyperactivité a des conséquences dans toutes les situations où il va se retrouver face à autrui. Très susceptible, tout ce que les autres diront ou feront, même si ce n’est pas intentionnel, pourra le blesser, le vexer ou l’énerver. Il devient donc impossible de garder une relation stable et de qualité.
Il développera plus tard une instabilité émotionnelle qui se traduira :
- Soit par une tendance à garder ses distances : il mettra des barrières émotionnelles entre lui et les autres quel que soit le contexte ;
- Soit par une tendance à s’attacher rapidement : il deviendra une éponge émotionnelle et ne saura pas garder une distance raisonnable par rapport aux autres mêmes si cela n’est ni nécessaire ni adapté.
Notre recommandation : la prise en charge globale rapide du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est indispensable dès lors que le diagnostic est confirmé !