Les scénarii sociaux décrivent les comportements « adaptés » aux personnes avec des Troubles du Spectre Autistique (TSA). Traditionnellement, ils se matérialisent par des supports visuels qui encouragent l’interaction et l’échange. Ces histoires courtes sont conçues en fonction du niveau de compréhension, d’attention et de langage de l’enfant. Voici quelques clés pour les créer.
Qu’est-ce qu’un scénario social ?
Évoqué pour la première fois par l’institutrice américaine Carole Gray en 1990, le « scénario social » visait à aider un de ses élèves ayant des TSA à comprendre les règles d’un jeu collectif à l’école. Par la lecture régulière de cette histoire, il a finalement réussi à les comprendre et à jouer avec les autres.
Aujourd’hui thérapeute, elle qualifie ces scénarii sociaux comme « un outil d’apprentissage social, qui encourage un échange d’informations sûres et significatif entre les parents, professionnels et personnes avec TSA de tous âges ».[1]
Quels sont les critères d’écriture à respecter ?
Un scénario social doit être construit en tenant compte de son destinataire, de son niveau de compréhension, de langage et d’attention. Au-delà du caractère impérativement bienveillant de la démarche, la thérapeute américaine a listé des critères d’écriture, pour qu’il soit efficace et utile :
- Objectif du scénario social : décrire une information physiquement, socialement et émotionnelle sûre pour l’enfant TSA
- Nature de l’information : recueillir des informations pour améliorer sa compréhension du sujet (objet du scénario social)
- Organisation en trois parties : un titre, une introduction qui identifie le sujet, un corps avec des détails et une conclusion qui résume.
- Format : une histoire courte
- Guide : 6 questions à traiter — à savoir, où, quand, qui, quoi, comment et pourquoi
- Règles d’écriture : la « voix » du scénario social et son vocabulaire sont dictés par 5 facteurs — à savoir, un point de vue à la 1re ou à la 3e personne, le temps du passé, du présent ou du futur, un ton positif et patient, une exactitude littérale et un sens précis et juste.
Un exemple de scénarii sociaux pour enfant TSA
Les sujets d’un scénario social pour un enfant TSA peuvent être extrêmement variés : « je dis bonjour à la maîtresse en arrivant à l’école », « je ne me déshabille pas en public », « je vais à la bibliothèque », « je me lave les mains », « je me comporte bien à table », « je me calme », « je console quelqu’un »…
Par exemple, quand papa est au téléphone et que l’enfant TSA a très envie de lui parler ou d’attirer son attention, éprouvant de la colère ou de la déception de ne pas pouvoir le faire. Le scénario social part de ce « constat », dit « ce n’est pas grave » et offre des solutions concrètes : « je peux m’asseoir sur une chaise et attendre » ou « je peux m’occuper seul en jouant ». Il n’occulte pas non plus les ressentis éventuels : « si je suis en colère, je peux respirer très fort pour me calmer » ou « si je suis déçu, je peux en parler à papa, quand il aura fini de téléphoner ». Enfin, le scénario social conclut par la satisfaction de tous : « j’ai bien attendu/j’ai bien joué », « j’ai réussi à bien souffler », « je suis resté calme », « je n’ai pas parlé à papa pendant qu’il était au téléphone. Papa est très fier de moi. Et moi aussi ! ».
[1] Citation : https://www.emoface.fr/scenarios-sociaux-tsa/