L’écriture est indispensable à tout apprentissage, voilà pourquoi, elle est enseignée à l’enfant dès ses premières années de scolarité. Bien plus qu’une compétence, c’est l’écriture qui permet à l’enfant d’organiser ses idées, de trier des informations et de les mémoriser, trois éléments qui concourent à la réussite scolaire.
Une déficience au niveau de l’écrit est donc un problème majeur qu’il convient de prendre en charge rapidement, car est susceptible de handicaper l’enfant dysgraphique à vie. Au-delà de l’échec scolaire, cuisant et souvent inévitable en effet, c’est l’épanouissement, l’estime de soi et le développement du concerné dans sa globalité qui sont menacés.
Dès lors qu’un simple retard dans l’apprentissage est constaté, il convient de réagir et d’agir très vite… Comment ? Découvrez la bonne attitude à adopter face aux difficultés scolaires d’un dysgraphique.
Règle n° 1 : Exit les pressions !
Tout comme il est interdit de demander à un enfant dyslexique de lire en public, il est impardonnable de demander à un enfant dysgraphique d’écrire plus vite. La pression est le premier ennemi de cet élève qui, en son for intérieur, est déjà assez stressé. Son cahier en témoigne : en l’absence d’exigence extérieure, son écriture reste saccadée, illisible et peu soignée. Preuve qu’il a essayé d’écrire aussi vite que possible, sans songer davantage à la qualité.
Chaque soir, après les cours, il rentre certainement fatigué aussi bien physiquement que psychologiquement, car contrairement à ce que ses cahiers laissent penser, il a fourni des efforts considérables qui méritent d’être salués, mais qui sont souvent ignorés.
C’est donc la première chose à faire : essayer de comprendre et s’adapter aux capacités de l’élève. Il ne faut pas :
- Exiger de lui les mêmes efforts que les autres élèves ;
- Exiger de lui qu’il fasse plus qu’il n’est capable de faire.
Règle n° 2 : Concession, Compromis et Aménagement
Pour aider un enfant dysgraphique à surmonter son échec scolaire et parallèlement, à retrouver un peu d’estime de soi, n’hésitez pas à faire des concessions :
- Les réponses orales plutôt qu’écrites ;
- Des productions écrites moins longues ;
- Du temps supplémentaire ;
- Les connaissances plutôt plus que l’écriture elle-même ;
- L’utilisation de lettres mobiles (en CP) ;
Trouvez également des compromis :
- Primez la qualité au lieu de la quantité ;
- Donnez-lui plus de temps et exigez, en retour, un travail amélioré ;
- Ou réduisez la quantité d’écrits, mais exigez, en retour, un travail mieux fait ;
- Évaluez uniquement la réponse et non la manière dont elle a été écrite ;
- Veillez à ce que ces cours soient toujours complets et exploitables, en échange, exigez qu’il sache ses leçons.
Et pour terminer, faites des aménagements pour offrir à l’enfant dysgraphique un environnement propice à son bon développement pédagogique :
- Fournissez-lui les outils nécessaires et adaptés (stylo, crayon, feuille, etc.)
- Adaptez ses exercices de manière à limiter la quantité d’écrits ;
- Aménagez ses leçons en tenant compte de ses difficultés en copie ;
- Veillez à ce qu’il soit correctement installé sur une table large et à la bonne hauteur ;
- Installez-le sur une chaise adaptée à sa taille et qui lui permet d’avoir un bon appui sur le sol.
Règle n° 3 : Les stratégies d’écriture
Lorsque les conséquences de la dysgraphie ne sont pas encore catastrophiques, la prise en charge de l’enfant peut être effectuée par l’enseignant lui-même, et ce, durant les cours en classe. Ainsi, pour améliorer la qualité de l’écrit, vous pouvez mettre en place des petites stratégies d’écriture que l’élève appliquera à chaque fois qu’il sera amené à écrire. Vous pourrez, par exemple :
- Veiller à ce que le crayon soit correctement tenu ;
- Veiller à ce que l’enfant écrive avec la bonne main, selon sa latéralité (gaucher ou droitier) ;
- Veiller à ce qu’il sache comment continuer un tracé ;
- Veiller à ce qu’il comprenne le sens de rotation des lettres rondes ;
- Veiller à ce qu’il adopte un bon équilibre statique et à ce que son positionnement par rapport à la feuille soit adapté ;
- Veiller à ce qu’il n’ait plus tendance à écriture trop vite.
Règle n° 4 : La motivation et la rééducation !
L’enfant dysgraphique est souvent pris dans une spirale d’échec de laquelle il est très difficile de sortir. Très conscient de sa différence, pour qu’il retrouve confiance en soi, il a besoin d’être motivé. Bien entendu, il n’est nullement question de distribuer des « compliments », mais bien d’apprécier les efforts fournis lorsqu’il y en a.
Lors d’un exercice écrit par exemple, pour ne pas saper le moral de l’apprenti, il est plus judicieux d’évaluer la réponse en elle-même plutôt que l’orthographe de celle-ci. Il est ridicule effectivement de pénaliser un dysgraphique à cause de son orthographe, sachant le trouble dont il souffre. Cela ne pourrait que le détruire encore un peu plus. Il en va de même pour les examens et les évaluations écrits.
Si la dysgraphie n’est pas encore trop avancée, les problèmes scolaires devraient cesser au bout de quelques mois. Néanmoins, si malgré les efforts fournis par les enseignants et les parents, aucune amélioration n’est constatée, pour limiter les dégâts, une rééducation de l’écriture doit être envisagée. Celle-ci est généralement effectuée par un orthophoniste.