La dyslexie est un trouble du langage écrit caractérisé par une difficulté persistante et durable de l’apprentissage, l’acquisition et l’automatisme de la lecture. Plus simplement, elle se définit comme l’incapacité de l’enfant à apprendre à lire, à acquérir le mécanisme de la lecture et finalement, à lire de manière spontanée et automatique.
Trouble d’apprentissage touchant au moins un enfant par classe chaque année, suivant le degré de sévérité de ses symptômes, la dyslexie peut constituer un sérieux handicap. Sans une prise en charge de qualité en effet, elle peut détériorer l’avenir scolaire de celui qui en souffre.
Les aménagements jouent un rôle essentiel dans la vie scolaire du dyslexique. Car ils permettent de compenser ses déficiences, d’éviter un échec scolaire cuisant et de lui assurer un avenir meilleur.
Nous vous proposons donc aujourd’hui de découvrir les aménagements possibles pour aider un enfant dyslexique en classe !
Les aménagements nécessaires en classe
Pour la plupart des enfants dyslexiques, la classe est un environnement hostile. Hostile, car c’est dans ce lieu que ses incapacités sont les plus remarquées, et c’est là également qu’il peut faire l’objet des moqueries des autres. Raison pour laquelle, beaucoup d’enfants non diagnostiqués finissent par souffrir de phobie scolaire, que l’on appelle également « refus scolaire anxieux ».
Il est donc essentiel, pour qu’il n’ait pas l’école en horreur, de le ménager dans sa classe. Et pour cela, quelques aménagements sont nécessaires.
Les adaptations concernant son environnement scolaire
Pour qu’il soit à l’aise et pour qu’il ne se sente pas en danger en classe, créez-y un environnement de confiance et de confort. S’il redoute effectivement que vous allez encore lui demander de lire un passage, aussi court soit-il, devant toute la classe, il ne voudra certainement pas venir !
La première chose à faire est donc de ne jamais lui demander de lire à haute voix en public, à moins qu’il n’en exprime lui-même l’envie. Si c’est le cas, n’en profitez pas non plus pour lui faire lire tout une dissertation. Donnez-lui plutôt des textes courts, qu’il pourra lire rapidement malgré sa lenteur. Ainsi, ses camarades de classe ne s’ennuieront pas et vous lui aurez évité une gêne certaine.
Les outils nécessaires
Dans la mesure où il ne fait pas exprès d’être dyslexique, il est nécessaire de porter une attention particulière à ses difficultés et à y remédier. En mettant à sa disposition les outils dont il a besoin pour valoriser ses potentiels, vous ne le favorisez pas. Bien au contraire, en compensant, vous lui donnez les mêmes chances de réussite que les autres.
Autorisez-lui à utiliser des fiches mémoires par exemple si cela peut l’aider à mémoriser et si possible, laissez-le utiliser un ordinateur que vous pourrez installer au fond de la classe pour qu’il puisse avoir accès à des programmes de traitements et de correction de textes.
Les adaptations à apporter aux devoirs
Les impacts de la dyslexie ne se limiteront certainement pas à la lecture. Ce trouble n’étant presque jamais isolée, il est très probable que l’élève dyslexique souffre en parallèle d’une dysorthographie aussi, les aménagements prévus doivent prennent en compte aussi bien les compétences à l’oral qu’à l’écrit.
Les consignes
Privilégiez l’oralisation des consignes quelle que soit l’activité et quelle que soit la matière. Assurez-vous donc d’avoir toute son attention et lisez-les-lui à haute voix.
Prenez également le temps de vous assurer qu’il les a bien comprises. Aussi, après lui avoir dit les consignes, quitte à être redondant, demandez-lui de vous les répéter.
La présentation
La présentation de son devoir n’est pas très soignée ? C’est tout à fait normal, n’en prenez pas ombrage. Néanmoins, encouragez-le à faire des efforts dans ce sens en lui donnant les moyens pour y arriver : prévoyez par exemple un temps supplémentaire ou réduisez la quantité de tâches à accomplir.
Les notes
Noter le devoir d’un enfant dyslexique est délicat dans la mesure où la plupart des enseignants se contentent souvent de corriger l’aspect sans en considérer le fond. Grossière erreur !
Corriger son déficit est non seulement inacceptable, mais aussi tout à fait inutile ! Car cela reviendrait à le pénaliser pour quelque chose qu’il n’a pas fait ! Car il est établi, scientifiquement et mondialement, que la dyslexie n’est pas due à une éventuelle paresse intellectuelle de l’élève. Pourquoi donc s’ingénier à évaluer une capacité que de toute façon, il n’a pas. Cela ne ferait que le dénigrer un peu plus, sans parler qu’il s’agit d’un acte tout à fait stérile : lui donner une mauvaise note ne va pas améliorer ses compétences en la matière, vu qu’il n’en a pas et NE PEUT PAS en avoir !
Comment noter les devoirs d’un enfant dyslexique ? L’idéal serait de ne pas pénaliser les symptômes de la dyslexie, mais bien de noter le contenu de sa réponse. Si cette dernière est mal écrite, mais que l’idée est bonne à la base, inutile de lui enlever des points !
Veillez également à toujours lui donner une photographie de la correction des exercices.
Les aménagements pour les leçons
Il aura du mal à apprendre une leçon si celle-ci est trop longue. Il perdra son temps à vouloir lire sans en retenir la moindre information. De toutes les manières, il n’arrivera pas non plus à la copier jusqu’à la fin, il se retrouvera donc avec une moitié de leçon copiée à la va-vite et certainement illisible !
La copie
Pour être sûr qu’il a bien ses leçons et qu’il pourra les apprendre, n’exigez pas de lui qu’il copie tout et rapidement. Laissez-le copier à son rythme en contrepartie d’une bonne présentation et prévoyez en compensation un résumé dactylographié ou photocopié de ladite leçon.
Le résumé
Attention à bien aéré ce document ! S’il est trop chargé, l’enfant dyslexique risque de ne pas s’y retrouver, vous serez alors tous les deux dans de beaux draps ! Si vous avez le temps, adoptez une mise en page avec des codes couleur pour chaque document et surlignez toujours les passages importants. Prenez également le temps de vérifier s’il comprend bien le résumé avant de le laisser rentrer.
La concertation
Si malgré tous les aménagements réalisés, l’enfant dyslexique a encore des difficultés à apprendre ses leçons, n’hésitez pas à faire appel à ses parents ! Vous pourriez avoir avec eux ce que vous pouvez faire ensemble pour améliorer la situation et mettre en place une stratégie d’apprentissage plus efficace où chacun aura son rôle à jouer.
Les aménagements pour les évaluations
De par sa différence et son handicap, l’enfant dyslexique ne pourra pas passer ses examens de la même manière que les autres élèves « normaux ». Pour lui donner les mêmes chances de réussite ainsi, vous devrez également procéder à quelques aménagements dans ce domaine précis.
L’examen à l’oral
Que faire ? Privilégiez l’évaluation orale tant que cela est possible, en particulier dans les matières où vous aurez besoin de tester ses connaissances. Tout comme avec les exercices, lisez les consignes et les énoncés à haute voix pour être sûr qu’ils les comprennent bien.
La révision
Bien avant la date butoir, multipliez les révisions et les exercices afin qu’il puisse bien comprendre la notion ou ce qu’on attend de lui. Notez bien dans son cahier de textes les leçons ou les matières à réviser pour qu’il puisse bien se préparer.
La fréquence
Ne soyez pas pressé ! Assurez-vous qu’il soit bien préparé et prêt avant de l’évaluer et dans cette même optique, mieux vaut des évaluations fréquentes et continues que celles périodiques.