Enfin ! Des études récentes sur la relation réelle entre les troubles de l’apprentissage et de la musique ont été effectuées dernièrement. Et selon l’INSERM, les résultats sont plus que satisfaisants : la musique aurait effectivement des effets thérapeutiques plus que bénéfiques sur les enfants dyslexiques !
Une expérience probante sur la dyslexie et la musique
L’expérience a été menée sur des enfants de 8 à 11 ans, choisis au hasard par des neuropédiatres, des neuropsychologues et des orthophonistes. Ces petits dyslexiques ont été divisés en deux groupes et pendant six mois, en plus de leurs exercices d’orthophonie, l’un a suivi des cours de musique et l’autre, des cours d’arts plastiques. Et ce, à raison de deux cours par semaine.
Au terme de cette période, les deux groupes ont été soumis à un test de lecture et voici ce qui en est ressorti :
- 60 % des enfants dyslexiques ayant suivi des cours de musique ont révélé une aisance notable au niveau de la lecture, au point de « sortir des critères de diagnostic de la dyslexie » explique les chercheurs.
- 28 % des enfants dyslexiques ayant suivi des cours d’arts plastiques ont révélé une nette amélioration.
Il apparaît donc que si les deux activités amélioraient significativement la lecture chez l’enfant dyslexique, l’apprentissage de la musique est beaucoup plus efficace. La question qui se pose est : pourquoi ?
Dyslexie et musique : quel est le lien ?
La relation entre la musique et la dyslexie réside dans le cerveau, ses fonctionnalités et ses spécificités. Et contrairement à ce que l’on semble penser, elle n’est pas du tout complexe.
Il est, avant tout, important de soulever une idée reçue qui a orientée toutes les recherches et les expériences menées pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau depuis toujours : les zones traitant la musique et le langage ne sont pas complètement séparées.
Il existe en effet des zones traitant uniquement la parole ou le langage. Mais on trouve également dans le cerveau des zones pouvant traiter les deux, de manière simultanée ou par intermittence. Dans ce dernier cas, si une zone est sollicitée et améliorée pour l’une des activités, l’autre l’est forcément ! Les changements vont toujours dans les deux sens.
Ce qui explique pourquoi – et cela est scientifiquement prouvé – les musiciens ont des facultés de langage beaucoup plus performantes. Non seulement ils n’ont aucune difficulté à déchiffrer, mais il apparaît qu’ils ont également moins de difficultés à apprendre des langues étrangères.
Pourquoi ? Comment ?
L’apprentissage de la musique exacerbe des activités cérébrales complexes et générales telles que la discrimination sonore, la notion du rythme et subséquemment la notion du temps, la précision du geste… bref, autant de capacités qui font défaut à l’enfant dyslexique.
Selon Daniel Schön, « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons ». En maitrisant le rythme, l’enfant va naturellement améliorer ses compétences en matière d’encodage de son et de coordination, deux éléments essentiels pour une bonne lecture.
Pendant l’activité musicale ainsi, le cerveau effectue ce que les chercheurs décrivent comme un « transfert de compétence » qui se résume ainsi :
Maîtrise du rythme => reconnaissance des sons => lecture aisée
Dyslexie et musique : une technique très simple !
Autre bonne nouvelle, traiter la dyslexie avec la musique n’est pas très compliquée. Car aucun aménagement particulier n’est à mettre en place et il n’est pas nécessaire de solliciter les services d’un professeur de musique spécialisé en trouble de l’apprentissage.
Eh oui ! Vous l’aurez compris ! Toutes les écoles de musique et tous les professeurs de musique que vous y trouverez pourront faire l’affaire, du moment que votre enfant a ses cours. Veillez tout simplement à choisir une discipline qu’il aime pour lui insuffler l’envie, la motivation et la passion nécessaires à ce type d’activité. Il est important que l’enfant puisse se sentir à l’aise, suffisamment pour qu’il puisse s’amuser pendant ses séances.
La musique peut-elle être considérée comme un traitement à part entière ?
Bien que la musique soit très efficace, une activité musicale ne peut, en aucun cas, remplacer les séances de rééducation chez l’orthophoniste. Ces dernières restent le traitement d’appoint pour traiter et soigner la dyslexie. La musique ne peut donc pas être utilisée comme thérapie principale, mais elle peut, cependant, constituer une très bonne approche complémentaire.