On est souvent tenté de croire que demander à un enfant dyslexique de lire en classe serait criminel. Car si ça se passe mal, cela va effectivement le traumatiser, provoquer un blocage psychologique face à cette activité et tout espoir de le voir lire un jour sera perdu à jamais.
Il faut néanmoins noter une chose : plus il évitera cet exercice, plus il aura du mal à déchiffrer les lettres et les mots, et plus il le redoutera, ce qui n’est pas une bonne chose pour sa scolarité. Les circonstances seront certainement différentes, mais le résultat sera donc le même : il sera toujours incapable de lire.
Que faut-il faire ? L’inviter à faire cet exercice le plus souvent possible, mais à condition de le préparer, telle est la première chose à faire. Et la deuxième, mais pas moins importante : faire en sorte que la lecture se passe au mieux !
Découvrez ci-dessous quelques les dispositions à prendre pour que la séance de lecture de votre élève dyslexique soit une réussite.
Respectez ses choix !
Pour que la lecture ne devienne pas sa bête noire, il est très important de considérer et de respecter les choix de l’enfant dyslexique.
S’il ne souhaite pas lire à voix haute, ne l’y obligez pas. Acceptez qu’il lise à voix basse, mais encouragez-le à faire une lecture à mi-voix pour qu’on puisse l’entendre.
S’il ne souhaite pas lire devant toute la classe, c’est tout à fait compréhensible. Vous pouvez organiser une petite séance de lecture individuelle et privée, entre vous uniquement afin d’évaluer les efforts qu’il a fournis et ses améliorations. Vous verrez que lorsqu’il réussira, il gagnera plus de confiance en lui pour surmonter sa peur de lire en public.
Soyez présent, assistez-le !
L’une des plus grandes peurs des dyslexiques c’est de buter sur un mot et de rester bloquer sur ce dernier. Pour éviter qu’il ne soit gêné, n’hésitez donc pas à intervenir de temps en temps : aidez-le à lire les mots ou les passages difficiles sans le brusquer et laissez-le poursuivre la lecture après.
Dans cette même optique, n’hésitez pas à le corriger si son débit est trop rapide. Cela favorise non seulement les erreurs, mais aussi l’incompréhension de ce qui est lu. En revanche, ne le pressez pas. Laissez-le lire à son propre rythme et selon son allure.
Faites des compromis !
Il ne s’agit en aucun cas de le favoriser, mais plutôt d’adapter son environnement scolaire à son handicap afin de mettre toutes les chances de réussite de son côté. Ainsi, en plus de lui fournir un document plus adapté à ses difficultés, vous pouvez, par exemple, le laisser suivre la ligne avec son doigt si cela peut l’aider.
Vous pouvez également le laisser utiliser les supports qui lui seront nécessaires pour une lecture continue :
- Une règle, par exemple, pour suivre la ligne ;
- Une cache pour éviter de sauter des mots.
Aménagez un environnement compréhensif !
C’est sans doute le point le plus important : faire en sorte que l’élève soit à l’aise.
Le fait est que plus il grandira, plus il sera conscient de son problème, mais certainement sans pouvoir le comprendre et bien moins le résoudre. Voilà pourquoi, un enfant dyslexique redoutera constamment d’être désigné pour une lecture à haute voix en classe et voilà pourquoi, il est vital de le rassurer à ce sujet : s’il ne le souhaite pas, il ne lira jamais à haute voix devant ses camarades de classe.
Ce n’est qu’ainsi qu’il considérera son école comme un endroit où il est en sécurité et où on ne se moquera pas de lui. Ce dernier point est également essentiel, car les blocages psychologiques et les traumatismes détectés chez les adultes dyslexiques sont, dans la majorité des cas, dus aux moqueries des autres élèves. Il est donc important que toute la classe comprenne sa situation, même si cela implique d’expliquer ce qu’est la dyslexie avec des mots d’enfants.
S’il y a un risque, même minime, qu’on puisse rire de lui ou qu’il soit démoralisé pendant la lecture, mieux vaut qu’il ne lise pas en public. Les conséquences pourraient être dévastatrices pour l’enfant dyslexique.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire :
- Le dénigrer en public ;
- Le forcer à lire plus fort ;
- Le forcer à lire plus vite ;
- L’exposer aux railleries des autres.