Encore méconnus du grand public et même de certains spécialistes aujourd’hui encore, les troubles DYS font l’objet de nombreux préjugés et d’un grand nombre de clichés que nous essayons de passer en revue et de démentir progressivement sur ce site.
Votre enfant souffre de dysgraphie ? Voici quelques idées reçues sur ce trouble particulier…
Les enfants dysgraphiques écrivent très mal et très lentement !
C’est faux ! Tous les enfants souffrants de dysgraphie n’ont pas forcément une très mauvaise écriture. Il s’agit d’un trouble qui touche certes l’écriture, mais il faut noter qu’il y a au moins 5 sortes de dysgraphie et que pour chacune d’elles, le comportement de l’enfant face à l’écriture est différent :
- La dysgraphie molle pour une écriture lente et peu précise ;
- La dysgraphie impulsive pour écriture rapide, incontrôlée, saccadée et négligée ;
- La dysgraphie maladroite pour une écriture lourde, désordonnée, mal proportionnée ;
- La dysgraphie raide pour une écriture tendue, crispée et un peu brutale ;
- La dysgraphie lente et précise pour une écriture lisible, très bien présentée, mais qui prend beaucoup de temps.
L’inverse est, en conséquence, également valable : tous les enfants qui écrivent très mal ne sont pas forcément dysgraphiques. Il peut s’agir tout bonnement d’une paresse, d’une très grande impatience, voire la conséquence d’une hyperactivité. On peut parler de dysgraphie lorsque le trouble est durable et persiste au-delà de six mois, malgré les mesures de remédiation prises pour le corriger.
Par ailleurs, le diagnostic ne peut être confirmé que par un médecin, suite un bilan complet réalisé par des spécialistes pluridisciplinaires. Et ce, uniquement lorsque toutes les autres pathologies physiques, psychiques ou intellectuelles sont écartées.
La dysgraphie n’est pas due à une mauvaise tenue du crayon
Faux ! Certes, personne ne tient son crayon exactement de la même manière néanmoins, les spécialistes estiment qu’il existe une manière générale de tenir un support pour une écriture efficace, c’est-à-dire bien lisible, fluide et dans le cas des enfants dysgraphiques, moins douloureuses.
La tenue du crayon s’apprend tout comme l’écriture elle-même. Mais chez la plupart des enfants souffrants de dysgraphie où le mécanisme de l’écriture ne s’installe pas, on remarque souvent une mauvaise tenue de crayon que l’on doit corriger grâce à une rééducation.
La dysgraphie disparaît avec le temps !
Faux ! Il faut différencier retard d’apprentissage de l’écriture et dysgraphie. Un retard d’apprentissage se définit comme un décalage entre les compétences réelles de l’enfant par rapport à celles attendues. Mais cet écart peut se résorber avec le temps, dès que l’enfant gagne en maturité ou après quelques séances de remédiations.
La dysgraphie, quant à elle, est un trouble durable. Elle ne va donc pas disparaître comme par magie d’un jour à l’autre. Tant qu’elle n’est pas diagnostiquée et prise en charge, elle va continuer à pourrir la vie du dysgraphique. Parce qu’il s’agit d’un trouble persistant, quelques séances de remédiation ne suffiront donc pas non plus pour le guérir. Dans la majorité des cas, une rééducation de l’écriture est à envisager, avec un nombre de séances variant en fonction de la sévérité du trouble.
On ne peut pas guérir d’une dysgraphie !
Faux ! Il est très difficile de vivre avec un trouble de l’apprentissage et d’en guérir. Mais s’il est diagnostiqué à temps et bien pris en charge, il est tout à fait possible de résoudre le problème et de vivre comme tout le monde !
La dysgraphie fait partie de ces troubles DYS que l’on peut traiter avec quelques séances de rééducation. Ceux qui vous diront qu’il est impossible d’en guérir et que votre enfant traînera son handicap toute sa vie durant ont donc tort !
Les gauchers sont plus touchés que les droitiers !
Faux ! La dysgraphie n’est pas un problème de latéralité. Que l’enfant soit gaucher ou droitier ne change rien dans l’efficacité de l’écriture tant que la main est bien positionnée et le stylo, bien tenu.
Certes, on peut remarquer des difficultés d’écriture chez les enfants « droitiers contrariés », mais dans ce cas particulier, c’est justement le fait qu’on ait pensé qu’ils étaient gauchers alors qu’ils ne l’étaient pas qui crée le problème. Une relatéralisation suffit alors pour corriger l’écriture.
L’enfant dysgraphique n’aime pas l’école !
Vrai et Faux ! Lorsqu’on ne peut pas écrire correctement, il est difficile de se sentir à l’aise dans un environnement où l’écriture tient une place cruciale. Si le problème n’est donc pas décelé à temps, les souffrances de l’enfant peuvent rendre la classe désagréable, voire angoissante. Ce qui explique pourquoi on retrouve souvent les troubles DYS parmi les causes les plus probables de phobie scolaire.
Cependant, si le problème est repéré et diagnostiqué à temps, les choses pourraient changer de tout au tout. Avec les aménagements adaptés et une meilleure prise en charge, l’enfant dysgraphique peut tout à fait s’épanouir en classe. Car il aura enfin la possibilité de monter de quoi il est vraiment capable.
L’enfant dysgraphique n’est pas intelligent !
Archi-faux ! La dysgraphie ne remet pas en cause les compétences intellectuelles de l’enfant qui en souffre. Bien au contraire, les dysgraphiques font souvent preuve d’une grande intelligence, ce qui rend d’autant plus incompréhensible le fait qu’ils ont du mal à écrire correctement et de manière efficace.
Ceux qui souffrent de dysgraphie lente et précise, par exemple, sont considérés comme des enfants extrêmement perfectionnistes, qui ont le sens du détail et qui veulent toujours très bien faire. Ils sont donc loin d’être stupides et bien moins, d’être paresseux !
La rééducation en écriture n’est pas indispensable !
Faux ! Si le diagnostic est confirmé et que l’enfant souffre bel et bien d’une dysgraphie, la rééducation de l’écriture est OBLIGATOIRE. Pourquoi ? Parce que c’est la prise en charge la plus complète et qui a fait ses preuves jusqu’à ce jour. La rééducation permet de corriger la mauvaise position des doigts, la mauvaise tenue du crayon, la mauvaise posture, mais aussi de travailler la vitesse et le rythme d’écriture.
La rééducation permet non seulement d’améliorer l’écriture de l’enfant dysgraphique, mais elle permet parallèlement de le réconcilier avec sa scolarité. Comprenant qu’il n’est ni coupable ni responsable de ses incapacités, il est plus épanoui et reprend peu à peu confiance en lui. Ses résultats scolaires s’améliorent, car il écrit plus vite, mais mieux et désormais, il n’est plus bloqué sur les lettres. Il peut se permettre de relire ce qu’il écrit et de corriger s’il y a des erreurs.
C’est sur la durée du traitement que vous pourrez « négocier » car le nombre de séances va dépendre de la gravité du cas de votre enfant. Si les symptômes de dysgraphie ne sont pas encore trop sévères ou s’ils ont été repérés à temps, 3 à 4 séances de rééducation peuvent suffire.