Expliquer à un enfant hyperactif comment exécuter une tâche est une entreprise vaine. Incapable de se concentrer suffisamment longtemps sur une chose en effet, plus vos explications seront longues et détaillées, plus il aura du mal à les suivre. Vous aurez donc beau lui répéter encore et encore ce qu’il doit faire, l’issue restera la même : il ne comprendra pas !
Pour communiquer efficacement avec un enfant souffrant de déficit de l’attention, nous recommandons l’utilisation des pictogrammes ! Courtes, précises et claires, ces petites images sont effectivement beaucoup plus parlantes que n’importe quelle consigne. Attrayantes, elles offrent également un avantage majeur : elles attirent l’attention. Résultat : vous n’aurez pas à répéter la même consigne 25 fois !
Pour vous aider à mieux communiquer avec un enfant hyperactif, voici donc quelques idées de pictogramme, utilisable aussi bien à la maison qu’à l’école.
Déficit de l’attention : des pictogrammes pour les exercices !
Pour les enfants hyperactifs, des images valent mieux qu’un long discours, surtout lorsqu’il s’agit de faire des exercices. Voilà pourquoi, vous l’aurez remarqué d’ailleurs, les pictogrammes sont souvent utilisés à l’école, surtout en préscolaire.
Les lunettes, pour « bien regarder »
Quelle que soit l’activité à faire, utiliser l’image d’une paire de lunettes pour signifier à l’enfant qu’il doit utiliser ses yeux et bien regarder :
- Soit la personne qui lui parle ;
- Soit les images ou le texte qu’il a sous les yeux.
Lors d’un exercice, vous pouvez utiliser cette image pour remplacer ou faire passer les consignes comme :
- « Repérer les erreurs » dans un document court
- « Barrer l’intrus » dans une série d’images
- « Entourer tous les E » dans une phrase
- « Retrouver un mot » dans un texte
Un crayon, pour « écrire »
Au lieu d’expliquer à l’enfant qu’il doit utiliser son stylo ou son crayon, vous pouvez tout simplement dessiner un petit stylo à la place des consignes. Son intelligence n’étant pas remise en cause, une fois que vous lui aurez expliqué par des mots simples ce que cela signifie, soyez sûr qu’il comprendra automatiquement dès qu’il verra cette image.
Voici donc quelques exemples d’activités pour lesquelles l’utilisation de ce type de pictogramme est plus pratique :
- La copie d’un mot, d’une phrase ou d’un texte
- Le suivi d’un tracé en graphisme
- L’écriture du nom d’un objet dessiné
- Le dessin d’un objet nommé, annoncé ou indiqué
Exemple : petit stylo + pomme pour dire « dessine une pomme »
- Le coloriage d’un dessin
Exemple : stylo rouge pour dire « colorie en rouge », stylo vert pour dire « colorie en vert », etc.
Une oreille, pour « bien écouter »
Pour signifier à l’enfant souffrant de déficit de l’attention qu’il doit bien écouter, vous pouvez dessiner une petite oreille en haut de son document de travail, sur le petit post-il que vous collerez à la porte du réfrigérateur à son attention ou sur son tableau des tâches à réaliser. Ainsi, dès lors qu’il verra cette image, il comprendra qu’il doit se concentrer sur ce qu’il entend.
Vous pouvez utiliser ce pictogramme lors des activités comme :
- Les devinettes
- L’identification d’objets à partir d’un son
- Le repérage d’un mot dans une phrase annoncée
- Le repérage d’un mot dans une chanson écoutée
Un ciseau, pour « découper »
Lors des séances de travaux pratiques, pour expliquer à un enfant ce qu’il doit faire avec un ciseau, vous devrez lui dire trois phrases au moins. Ce qui risque de chambouler un enfant souffrant de déficit de l’attention avec hyperactivité.
Ainsi, au lieu de dire :
- Prends ton ciseau ;
- Et découpe le papier ;
- En formant un rond…
Faites plutôt ceci : dessiner le rond sur le papier et dessiner à la place des consignes un petit ciseau. Vous verrez, qu’il comprendra dare-dare ce que vous attendez de lui, soit découper le rond sur le papier !
Un perroquet, pour « répéter »
La répétition est essentielle surtout lorsqu’il s’agit d’apprendre des leçons. À noter qu’étant incapable de se concentrer, c’est à force de répéter qu’un enfant souffrant de trouble de l’attention pourra retenir ce qu’on lui enseigne.
Mais pour ne perdre votre temps à lui expliquer qu’il devra donc répéter tout ce qu’il entendra, vous pouvez tout simplement le lui signifier en dessinant un perroquet. Ce pictogramme signifie qu’il devra faire appel à sa mémoire et peut être utilisé pour dire que :
- Vous souhaitez qu’il répète ce que vous dites dans sa tête ;
- Vous souhaitez qu’il répète ce que vous dites à voix haute ;
- Vous souhaitez qu’il se rappelle d’une tâche en particulier ;
- Vous souhaitez qu’il se réfère à une chose spécifique, que vous lui aurez préalablement dite.
Trouble de l’attention : des pictogrammes dans la vie quotidienne
Dans la mesure où gérer son temps et organiser l’exécution des tâches est difficile pour un enfant hyperactif, il est très important d’insister sur la séquentialité d’une activité pour qu’elle soit comprise et exécutée comme il faut.
Mais puisqu’il est impossible et impensable de faire une liste des tâches avec des longues phrases à son intention, là encore, vous pouvez utiliser des pictogrammes. Placardés à des endroits stratégiques de la maison, ils permettront à votre enfant de gagner en autonomie.
Un « STOP » pour les interdits
Ce n’est un secret pour personne, votre enfant hyperactif n’a aucune notion de discipline. Pour l’aider à comprendre les règles et à les respecter, il peut être judicieux de dresser un tableau des interdits avec :
- Un « STOP » bien visible pour signifier de quoi il s’agit ;
- Des petites images représentatives de ce qu’il ne doit pas faire, au lieu d’une liste de phrases.
Des pictogrammes pour chaque tâche
Pour lui faire comprendre ce qu’il doit faire et comment il doit le faire, vous pouvez également créer des pictogrammes personnalisés pour chaque tâche à réaliser :
- Les étapes pour bien laver les mains ;
- Les étapes pour bien brosser les dents ;
- Les étapes pour s’habiller ;
- La liste des choses à faire avant de dormir ;
- La liste des choses à faire dès la levée ;
- Le planning de la journée, du matin au soir ;
- Etc.